
«Si la perte de vies humaines causée par l'explosion suivie d'un incendie survenue mardi dans un entrepôt de produits cosmétiques à Aïn Oulmène (Sétif) n'a pas de prix, les dégâts matériels provoqués par cette catastrophe dépassent les 100 milliards de centimes», a estimé l'expert des risques majeurs Abdelkrim Chelghoum. «Cette évaluation préliminaire est faite sur la base de données dont dispose le club des risques majeurs», a-t-il précisé dans une déclaration à El-Moudjahid. «Non seulement la bâtisse de quatre étages ayant abrité l'entrepôt a complètement disparu mais d'autres immeubles situés aux alentours ont été sérieusement endommagés par l'explosion», a-t-il relevé. Ce drame, qui a choqué les Algériens et fait réagir instantanément le président de la République qui a présenté ses condoléances aux familles des victimes et donné des instructions au Premier ministre, ministre des Finances, d'assurer une prise en charge totale des blessés, est «inacceptable», de l'avis de notre interlocuteur. Et pour cause, explique M. Chelghoum, «cette catastrophe s'est produite dans un tissu urbain où l'on a permis à une personne d'installer une fabrique contenant des produits inflammables». «Il y a eu huit morts et plus d'une dizaine de blessés graves, ce qui est déjà un lourd bilan, sans compter les dégâts causés à l'entourage», a-t-il déploré. Et d'ajouter : «Le propriétaire de l'entrepôt ne devait en aucun cas être agréé par les autorités concernées. Sa fabrique, si elle ne relève pas de la catégorie des risques majeurs, représente toutefois un risque industriel édicté dans la loi 04-20 y afférente.» Une série de questions se pose aussi concernant cet entrepôt de produits cosmétiques, entre autres, celle de savoir si son propriétaire a contracté ou non une police d'assurance, ou encore si son activité est légale ou, au contraire, si elle relève de l'informel, poursuit notre interlocuteur. Des questions auxquelles l'enquête engagée par les services compétents saura apporter les réponses attendues pour éclairer sur l'origine de cet incident fâcheux qui, le moins qu'on puisse dire, a affligé la collectivité nationale, et bien évidemment devra situer le niveau des responsabilités de chacun.
Karim Aoudia