
Un ensemble de mesures «urgentes» a été décidé par les autorités de Tipasa afin de faire face à la crise de pénurie d’eau potable, enregistrée au niveau de nombre de communes de la wilaya, a-t-on appris, mardi, auprès du directeur local des ressources en eau (DRE), Ali Benbadi.
Benbadi a indiqué à l'APS que, lors d'un conseil de wilaya tenu dernièrement, des mesures urgentes qui seront engagées sur le moyen et le long termes, ont été prises afin de faire face à la pénurie d’eau potable, due «à une baisse record du taux de remplissage du barrage de Boukardane, l’une des sources principales d’alimentation de la wilaya en eau potable».
Il s’agit, a-t-il ajouté, du lancement de projets dans le cadre d’un programme d’urgence portant sur la réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable (AEP) de la wilaya, dans le but de «lutter contre les fuites d’eau et les raccordements illicites et de garantir une gestion rationnelle de cette denrée vitale, tout en obligeant la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAL) à fixer un programme pour la distribution de l’eau», a-t-il souligné. L’autre décision prise lors de ce conseil de wilaya porte, selon la même source, sur l’accélération de la réalisation de 17 forages, d’une capacité de 20.000 m3 à travers 27 communes, dans le cadre de la diversification des sources d’alimentation en eau. «Le taux d’avancement des travaux de ce programme est de près de 60%», est-il signalé. Par ailleurs, Benbadi a indiqué que la réception du projet de la station de dessalement d’eau de mer de Bou Ismail est prévue pour juillet prochain. «Ce projet, d’une capacité de production de 10.000 m3 devrait contribuer de manière sensible à l’éradication du problème de pénurie d’eau dans la partie-est de la wilaya», a estimé le même responsable. Concernant la partie ouest de Tipasa, une opération d’aménagement et de captage de 15 sources, d’une capacité de production estimée à près de 3000 m3, sera lancée par la wilaya, a-t-il ajouté.
Sur le long terme, le projet du barrage Kef Eddir sur les hauteurs de Damous (à l’extrême ouest) représente, selon Benbadi, «la solution idéale et définitive» pour le problème de distribution d’eau dans la wilaya, en garantissant un système d’alimentation en H24, tout en destinant un volume considérable d’eau à l’irrigation agricole, a-t-il expliqué.
Il a, à ce titre, annoncé l'«entame prochaine des travaux de transfert des eaux du barrage, dont le taux de remplissage est estimé à 85%» en relevant que «les procédures du marché qui fixe un délai de réalisation de 36 mois et qui a été confié à l’entreprise Cosider ont été achevées», est-il signalé de même source.
Parallèlement à ce projet du barrage Kef Eddir, il sera procédé, selon le même responsable, au lancement du projet de la station de dessalement d’eau de mer de Douaouda, destinée à alimenter les wilayas d’Alger et de Blida, au moment où le projet d’exploitation des eaux de la station de dessalement d’eau de mer de Fouka permettra de renforcer la wilaya de Tipasa avec un volume de 120.000 m3 d’eau.
A noter que la wilaya de Tipasa fait face à une pénurie d’eau, due à une «baisse record» du niveau de remplissage du barrage Boukerdane, est estimée à 4 millions de m3, en raison d'une faible pluviosité. Un volume de 1,5 à 2 millions de m3 d’eau était destiné à l’irrigation agricole, a-t-on fait savoir.
Le recul des réserves d’eau pose un «dilemme» aux autorités locales pour assurer l’alimentation des citoyens en eau, d’autant plus que le barrage Boukardane qui emmagasine, en situation normale, environ 25 millions de m3, est l’une des sources principales d’alimentation de la wilaya en eau potable.