Ghardaïa : Baignade gratuite dans les piscines

En cette période de fortes chaleurs dans tout le Sud algérien, notamment à Ghardaïa, où le mercure flirte à longueur de semaine avec les 42/45° Celsius, cette décision de la direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya de Ghardaïa a été très bien accueillie par les jeunes en quête de piscine.

« Personnellement, pour moi et mes trois frères, qui n’avons pas les moyens de payer à chaque fois 50 DA la baignade et encore moins d’aller passer quelques jours au bord de la mer, cette décision nous permet, au moins deux jours par semaine, d’aller rafraîchir nos corps en toute sécurité dans la piscine d’à côté», déclare le jeune Adel, qui habite Oued Nechou, à 20 km à la sortie nord de Ghardaïa vers Laghouat. Pour Mansour, un employé d’une entreprise privée à Berriane «c’est vraiment une bonne décision, car voyez-vous, moi j’ai deux enfants que je n’ai pas réussi à inscrire en colonies de vacances de cette année. Avec ces conditions caniculaires, ils m’en veulent un peu de ne pas avoir pu les inscrire aux sessions de vacances, mais aussi et surtout de ne pas avoir les moyens de leur payer l’accès à la piscine tout au long de la semaine. Je ne leur paie l’entrée à la piscine que deux jours par semaine, alors avec ces deux jours de baignade gratuite, ça leur fera quatre jours de baignade. Ce qui est satisfaisant pour eux et pour nous les parents, sachant que nos enfants n’iront pas se baigner dans les mares, les bassins d’irrigation ou les retenues d’eau avec tous les dangers que ça comporte». Excellente décision saluée comme il se doit par tous les parents de la wilaya de Ghardaïa, même si certains appellent à la gratuité totale, tel Harzallah, agent de sécurité dans une banque publique qui estime que «ces piscines sont la propriété de l’Etat et donc, compte tenu des conditions climatiques extrêmes de la région, elle doit protéger ses enfants qui n’ont pas les moyens d’aller à la mer ni se payer la piscine, en les empêchant d’aller se mettre en danger dans les plans d’eau dangereux pour la baignade et ce, tout simplement, en ouvrant grandes et gratuitement les portes de ces piscines , ne serait-ce que pendant l’été et sa période des grandes chaleurs». Pour rappel, la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya de Ghardaïa dispose de 11 piscines disséminées sur les 10 communes de la wilaya. Cinq d’entre elles, de type semi-olympique, sont situées à Berriane, à Oued Nechou (commune de Ghardaïa), à Dhaïa Ben Dahoua, à Noumérat (dans la commune d’El Atteuf) et à El Haddaba (dans la commune de Metlili). Trois autres piscines couvertes, classées comme piscines de proximité, se situent à Guerrara, Bouhraoua (Ghardaïa) et à Chaâbet Laâriq, dans la commune de Metlili alors que trois piscines découvertes à l’air libre sont situées à Seb Seb, Berriane et Metlili. Une autre bonne initiative est celle d’avoir installé des piscines démontables en plastique de grandes dimensions et dotées de plongeoirs à Mansourah, Guerrara, Touzzouz, Mélika et Zelfana. Le seul point noir au tableau aquifère de la région est la fermeture depuis plusieurs années de la piscine communale située en plein centre-ville, au bas du magnifique Hôtel Rostémides, privant les enfants des quartiers environnants tels Z’gag Lihoud, les 15 villas, Theniet El Makhzène, Mélika d’en bénéficier en ces périodes caniculaires. «C’est la seule piscine de toute la wilaya de Ghardaïa à être gérée par une commune et la seule à être fermée depuis plusieurs années pour des raisons que même la raison ignore», nous fait remarquer, avec un brin de philosophie, un enseignant universitaire du quartier de Z’gag Lihoud, tout proche de cette structure aux portes tristement closes. Approché pour donner son avis sur cette kafkaïenne situation, Hassan Yagoubi, le directeur de la DJS de la wilaya de Ghardaïa apporte des précisions : «Je n’arrive pas à comprendre les raisons de cette fermeture alors que la DJS de la wilaya de Ghardaïa a pris en charge tous les travaux de réfection et de réaménagement de cette piscine, elle est comme neuve. Ce n’est pas normal de la laisser fermée, au gré des intempéries, des vents de sable et de l’usure du temps». Puis sur un ton péremptoire, il ajoute : «Je demande instamment au P/APC de Ghardaïa d’entamer la procédure de son transfert à la DJS de Ghardaïa. Je suis prêt à prendre immédiatement en charge sa gestion et de l’ouvrir au public dans peu de temps». Aux autorités compétentes d’accélérer le processus de transfert pour le bonheur de centaines d’enfants de la commune de Ghardaïa qui n’en demandent pas plus.

L. K.

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