Les vies (multiples) d’Adam, de Lamine Benallou : Ce coquin destin

Avec son nouveau roman Les vies (multiples) d’Adam, Lamine Benallou nous introduit d’emblée dans un monde fantastique et fantasmagorique, qui nous surprend par la magie de son étonnante inspiration et par l’intense tonalité de sa verve lyrique.
A l’imaginaire fécond et débordant, l’auteur nous livre un beau roman qui fleure bon le suspens et l’étonnement.
C’est une histoire incroyable pleine de rebondissements, de rencontres insolites, de faits étranges et de personnages historiques. Il nous fait voyager avec son héros Adam à travers les dédales du temps. Ce temps si fugace et si long !
On y rencontre au Moyen-âge, le philosophe et mathématicien Ahmed Al Buni (son livre Le soleil des connaissances) et au XVIIIe siècle Don Antonio d’Olavide.
Lamine Benallou fait slalomer son personnage principal selon son imagination, ballotté d’une époque à une autre pour lui apprendre les rudiments de l’écriture et le métier d’écrivain, ce vœu pieux d’Adam.
Selon l’auteur, on lit en filigrane que la littérature et la musique permettent à l’homme d’exister et d’assurer sa pérennité par-delà le temps.
Au gré d’aventures rocambolesques, Adam comprend que seuls les sentiments donnent force et vigueur à l’écriture. Il fait une sorte d’introspection et écrit un roman en dévoilant ses impressions et tout ce qu’il ressent.
Cette histoire singulière et prodigieuse aux relents philosophiques nous interpelle sur la vie, la mort, le destin, le passé, le présent, le futur. Ce qui fait dire à son héros : « Le destin est une énigme indéchiffrable et obscure. Nous sommes quelques-uns, probablement élus pour occuper un rôle déterminant et résolu en ce bas monde ou dans cet univers qui existe au-delà de tout ce que nous connaissons et avec lequel nous sommes connectés à travers une finalité apparente où tout est possible ».
L’auteur insiste sur la fugacité de la vie et du temps. « On croit que le passé est beau, le futur aussi d’ailleurs, il n’y a que le présent qui fasse mal, qu’on transporte avec soi comme un abcès en souffrance entre deux moments de bonheur ».
Ce roman d’une grande profondeur d’analyse et d’une pertinence avérée remet en évidence la vulnérabilité de la vie et ce coquin destin qui nous fait des clins d’œil pour mieux se gausser de nous, pauvres hères !

Kheira Attouche

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