Turquie - Grèce : La fin des embrouilles ?

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, est à Athènes depuis hier pour des réunions avec son homologue grec et le Premier ministre du pays, alors que les voisins et les alliés de l'OTAN cherchent à rétablir les liens rompus. Cavusoglu rencontrait le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis et le ministre des Affaires étrangères, Nikos Dendias.
Les ministres des Affaires étrangères doivent faire des déclarations aux médias après leur réunion. Ce sera la première fois que les deux hommes se parlent ensemble en public depuis la visite de Dendias à Ankara, en avril, et leur conférence de presse conjointe se transformant en un échange de barbes et d'accusations. Même avant l'arrivée de Cavusoglu à Athènes dimanche soir, il était clair que la tension entre les pays persiste. Le ministre turc a précédé la partie officielle de sa visite par un voyage privé dans la région grecque du nord-est de Thrace pour rencontrer des membres de la minorité musulmane qui y réside. Il a tweeté qu'il était là «pour rencontrer des membres de la minorité turque» et que la Turquie «serait toujours résolument aux côtés de la minorité turque dans sa lutte pour ses droits». Le fait de qualifier la minorité de turc est diplomatiquement sensible et très controversé en Grèce, qui ne reconnaît la minorité que comme musulmane. La Grèce a tenté de promouvoir la diversité ethnique de la minorité, en mettant en évidence ses composantes rom et pomak, dans un effort pour contenir l'influence turque et un éventuel sentiment sécessionniste. Le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Alexandros Papaioannou, a répondu que la Grèce «adhère constamment au droit international et à la protection des droits de l'homme. Il met pleinement en œuvre les obligations découlant du Traité de Lausanne, qui fait explicitement et clairement référence à une minorité musulmane en Thrace». Il a déclaré que «les tentatives constantes de la Turquie pour déformer cette réalité ainsi que les allégations de non-protection supposée des droits de ces citoyens, ou de discrimination présumée, sont infondées et sont rejetées dans leur intégralité». Papaioannou a déclaré que «la Grèce souhaite l'amélioration des relations avec la Turquie. Une condition nécessaire est le respect du droit international».
La Grèce et la Turquie sont divisées depuis des décennies sur une série de différends, y compris les droits territoriaux dans la mer Égée. L'été dernier, les tensions entre eux ont augmenté de façon spectaculaire, avec des désaccords sur les frontières maritimes et les droits d'exploration énergétique en Méditerranée orientale qui ont conduit les navires de guerre des deux pays à se faire face.

M. T. et Agences

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