Tchad - Emploi de la force létale contre des manifestants : L’Algérie condamne fermement

L’Algérie a condamné fermement l’emploi de la force létale contre des manifestants, jeudi, en République du Tchad, ayant causé la perte de nombreuses vies humaines et infligé des blessures graves à de nombreux autres manifestants à travers plusieurs villes du pays.

«L’Algérie qui suit avec une vive émotion les développements enregistrés ce jour 20 octobre en République du Tchad condamne fermement l’emploi de la force létale contre des manifestants, ayant causé la perte de nombreuses vies humaines et infligé des blessures graves à de nombreux autres manifestants à travers plusieurs villes du pays», a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger dans un communiqué.
«L’Algérie appelle les parties tchadiennes à faire preuve de retenue, à préserver les vies humaines et les biens et à faire valoir le dialogue pour promouvoir une issue politique à la crise actuelle. Elle encourage les dirigeants tchadiens à favoriser une transition consensuelle vers le rétablissement effectif et durable de l’ordre constitutionnel, seule voie à même de consacrer les aspirations légitimes du peuple et d’éviter les risques que la situation actuelle fait peser sur la paix et la stabilité de ce pays avec lequel l’Algérie entretient des relations fraternelles de solidarité et de coopération», a ajouté le communiqué. «En cette douloureuse circonstance, l’Algérie présente ses sincères condoléances aux familles des victimes et exprime ses vœux de prompt rétablissement aux blessés», a conclu la même source. Pour rappel, une «trentaine» de personnes dont une «dizaine» de membres des forces de sécurité sont morts jeudi lors d'affrontements entre police et manifestants, réunis à l'appel de l'opposition contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno. «Il y a eu une trentaine de morts dont une dizaine des éléments de forces de l'ordre et plusieurs blessés», a affirmé le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh, cité par des médias. A N'Djamena, la capitale du pays, «les manifestants ont attaqués des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l'Assemblée nationale» a-t-il ajouté qualifiant cette manifestation, interdite mercredi par les autorités, d'«insurrection».
La Croix-Rouge du Tchad a indiqué avoir déployé «une dizaine d'équipes» dans les arrondissements sous tension de la capitale. Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la «transition» qui devait s'achever ce jeudi 20 octobre.

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L’ONU déplore les violences et demande une enquête
Les Nations unies ont déploré les violences et demandé une enquête suite aux incidents survenus dans le pays. «Nous déplorons le recours à la force meurtrière contre les manifestants au Tchad», a indiqué dans un tweet le Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU. Les autorités de transition a garantir la sécurité et la protection des droits de l'Homme, y compris la liberté d'expression et de réunion pacifique», a poursuivi le Haut commissariat. «Les violations signalées doivent faire l'objet d'une enquête», a-t-il ajouté.

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Union Africaine : «Privilégier les voies pacifiques»
L'UA appelle les parties tchadiennes à «privilégier les voies pacifiques». Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine (UA), a «condamné fermement» les violences, appelant «les parties au respect des vies humaines et des biens» et à «privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise», a-t-il réagi sur Twitter.

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