
Les ministres des Affaires étrangères du G7, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ont condamné les mouvements de troupes russes près de la frontière avec l'Ukraine et en Crimée occupée par la Russie.
«Ces mouvements de troupes à grande échelle, intervenant sans notification préalable, constituent une menace et un facteur de déstabilisation», indique la déclaration conjointe diffusée par le ministère des Affaires étrangères britannique. «Nous appelons la Russie à mettre un terme à ses provocations et à procéder immédiatement à une désescalade des tensions conformément à ses obligations internationales», est-il ajouté dans la déclaration. Dimanche, le chef de la diplomatie américaine a, d'ailleurs, prévenu, qu'en cas d'agression russe en Ukraine, il y aura des conséquences, sans pour autant préciser lesquelles. Dans ce climat de tension, Kiev a demandé une réunion d'urgence du groupe trilatéral chargé de maintenir la paix dans la région du Donbass. La semaine dernière, quatre militaires ukrainiens ont été tués par les troupes pro-russes dans la région, ce qui fait 20 depuis janvier, malgré l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis l'an dernier. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, affirme que la Russie «tente de créer une ambiance menaçante et de faire pression» sur l'Ukraine. Lors d'un point presse, Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a déclaré : «Moscou doit cesser l'escalade militaire et réaffirmer immédiatement et inconditionnellement son engagement en faveur d'un règlement politique et diplomatique et du cessez-le-feu.» Même conseil de l'autre côté de l'Atlantique, Ned Price, le porte-parole du Département d'Etat américain a expliqué : «Notre préoccupation est fondée sur les escalades et les agressions russes dans l'est de l'Ukraine. Bien sûr, nous serions préoccupés par toute tentative de la part de la Fédération de Russie d'intimider ses voisins et nos partenaires, et bien sûr l'Ukraine en fait partie.» Mais la Russie affirme qu'elle est libre de déployer ses forces armées sur son propre territoire comme elle l'entend, et a déclaré que les manœuvres militaires ne constituent une menace pour personne. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre la tentation de faire monter les enchères : «D'une part, la confrontation a touché le fond. Mais d'autre part, j'ai l'espoir de penser que nous avons affaire à des personnes adultes qui réalisent les risques liés à une nouvelle escalade de cette confrontation.» Le Pentagone a indiqué cette semaine que les forces américaines en Europe étaient prêtes à intervenir en cas de «crise potentielle imminente» et que les États-Unis avaient évoqué les tensions en Ukraine avec leurs partenaires de l'OTAN. La guerre en Ukraine, qui a fait plus de 13.000 morts, a débuté en 2014 après l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev, suivie de l'annexion de la Crimée par Moscou.
M. T. et Agences