
Pour une énième fois, une journaliste vient de payer le prix ultime dans l'accomplissement de sa mission. L’impunité dans ces crimes demeure préoccupante. Elle montre les risques persistants encourus par les journalistes dans leur travail quotidien pour informer et dénoncer tout acte répréhensible. Souvent, c'est sous des balles qui sifflent, des tirs d'artillerie et des bombardements de canons qui grondent et la fumée d’incendies, et j'en passe, que des journalistes assurent avec une montée d'adrénaline la couverture médiatique dans des endroits transformés en théâtre de guerre atroce. Ils rendent compte des faits et transmettent avec courage l'espérance et la douleur des sans voix surtout, parfois la peur au ventre, ce qui est tout à fait humain…, pour honorer et porter haut la vérité et la liberté… Hélas ! Cela se solde par des victimes injustes ! Au mépris de toutes les lois et règles, ils deviennent eux-mêmes des cibles de balles criminelles et lâches pour les faire payer ou les obliger, ainsi que leurs confrères du monde entier, à se taire et devenir des complices du crime… Trop ! C'est trop ! Rien n'excuse le crime. À l’heure actuelle, le secteur des médias a plus que jamais besoin de la protection, notamment les journalistes, contre les multiples formes de violence qu'ils subissent. Etats et organisations internationales sont appelés à œuvrer davantage pour que ceux qui travaillent sans relâche pour informer puissent le faire sans crainte, même dans des pays qui sont des théâtres de conflits armés. Que l'assassinat de la journaliste et correspondante d’el-Jazeera, Shireen Abou Aqleh, et de tous les autres journalistes du monde entier ne soit plus justifié ! Dans ce cas de configuration l'argument de l'erreur vole en éclat. L'esprit de mépris rend sourd. Et dans le combat contre le mépris, la justice doit parler ! C'est que la plus stricte justice demande que l'on fasse l'effort de bien faire la part des choses et de ne point confondre victime et bourreau, oubliant de gaieté de cœur tous ceux qui payent de leur vie le lourd tribut de la vérité. Pour rappel, l’UNESCO est l'agence des Nations unies chargée de garantir la liberté d’expression et la sécurité des journalistes dans le monde entier. Elle coordonne également le Plan d'action des Nations unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité, qui célèbre ses dix ans en 2022. L’agence condamne systématiquement chaque meurtre de journaliste, dispense des formations aux journalistes et aux acteurs judiciaires et travaille avec les gouvernements pour élaborer des lois et des politiques d’accompagnement… Il est indéniable qu'il faut faire jouer à la justice son rôle.
F. B.