
- Autorités de transition : Engagement à mettre en application l’accord d’Alger
- Réactions : Une grande avancée
- Smaïl Chergui : Confirmation de l’attachement des Maliens à la paix
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Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a souligné, jeudi dernier, que la réunion du comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, abritée pour la première fois par la ville de Kidal (nord du Mali), constitue un évènement inédit qui «donnera une forte impulsion» à ce processus parrainé par l'Algérie.
M. Boukadoum, qui effectue depuis mercredi dernier une visite de travail au Mali, a déclaré sur son compte Twitter : «J'ai présidé, aujourd'hui (jeudi), les travaux de la 42e session du comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, lesquels ont été abrités pour la première fois par la ville de Kidal dans le nord du Mali».
Il a ajouté que «cela constitue un évènement inédit et un indicateur important à même de donner une forte impulsion au processus de paix et de réconciliation parrainé par l'Algérie, en coopération avec la communauté internationale représentée par le comité».
M. Boukadoum a été reçu par le président malien, Bah N’Daw, avec lequel il a évoqué les relations bilatérales et les perspectives de les renforcer, ainsi que les moyens à même d'accélérer la cadence de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation issu du
processus d'Alger.
Le chef de la diplomatie algérienne a également eu des entretiens avec le vice-président du Mali, le colonel Assimi Goïta, et le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismael Wagué, avec lesquels il a abordé les relations bilatérales et les voies de promotion du processus de paix et de réconciliation que l'Algérie accompagne et soutient. M. Boukadoum a été également reçu à Bamako par M. Zeyni Moulaye, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali.
Les deux ministres ont convenu de la poursuite des efforts pour promouvoir les relations bilatérales et donner une forte impulsion au processus de paix et de réconciliation dans ce pays».
La relance du processus de paix soulignée à Bamako
Les entretiens entre M. Boukadoum et des responsables maliens, avec à leur tête le chef de l'Etat, Bah N'Daw, ont porté essentiellement sur les relations bilatérales et les modalités de faire progresser le processus de paix et de réconciliation au Mali que l'Algérie accompagne et soutient.
«J'ai été reçu, aujourd'hui, par le président de la république du Mali, M. Bah N’Daw, dont la rencontre a été une opportunité pour examiner les relations bilatérales et les perspectives de les renforcer, ainsi que les voies et moyens à même d'accélérer la cadence de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger», a twetté M. Boukadoum. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a assisté, au cours de sa visite, à la cérémonie de signature du mémorandum d'entente pour un partenariat avec l'école de maintien de la paix au Mali. Cette visite, la troisième de M. Boukadoum depuis les changements politiques survenus au Mali au mois d'août de l'année dernière, s'inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir les relations bilatérales et à donner un élan au processus de paix dans ce pays voisin.
L'Algérie considère la stabilité au Mali, «comme un appui à notre sécurité stratégique et nationale, basé sur l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger», avait affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid
Tebboune, qui a ajouté que «cet accord se veut la solution idoine et durable à même de mettre fin au conflit opposant les antagonistes maliens». Les acteurs internationaux et régionaux ont salué «les grands efforts» menés par l'Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité au Mali, réaffirmant l'impérative application effective de l'accord de paix et de réconciliation, «le seul et unique choix» pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays.
Les Maliens se sont réjouis «des résultats obtenus» en matière de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, grâce à l'accompagnement constant de la médiation internationale conduite par l'Algérie, à la faveur du comité de suivi de l'application de l'accord «qui n'a ménagé aucun effort pour maintenir l'équilibre de ce processus».
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Autorités de transition
Engagement à mettre en application l’accord d’Alger
Les autorités maliennes de transition s'engagent à mettre en application l'accord de paix d'Alger, a déclaré jeudi passé le ministre malien de la Réconciliation, Ismaël Wagué, lors de la réunion du comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issus du processus d'Alger, tenue pour la première fois à Kidal, dans le nord du pays.
Le ministre malien s'est engagé à faire en sorte de concrétiser sur le terrain les termes de l'accord, signé en 2015, entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Il a également annoncé un nouveau processus dit DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) prévoyant l'intégration, à terme, des groupes armés dans l’armée malienne.
Le ministre a signalé, avec satisfaction, que le fait que cette première réunion se tienne à Kidal représente un signe d'espoir. De son côté, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l'ONU pour la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), Mbaranga Gasarabwe a signalé, dans un tweet, que les participants à cette réunion ont abordé des questions très concrètes, incluant le retour des services de l'Etat à Kidal, et les services sociaux de base (eau, éducation et santé).
Elle a précisé que les questions de paix, de la sécurité, de la justice et des droits de l'homme ont été évoquées lors de cette rencontre qui a réuni les représentants des signataires de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, mais aussi des diplomates des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Minusma et plusieurs ministres maliens. «Le drapeau malien flotte à Kidal, symbole important pour un Mali uni et indivisible», s'est-elle réjouie évoquant cette région traditionnellement instable. Intervenant en visio-conférence, le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian a souligné, quant à lui, «l'attachement de la France à la mise en œuvre de l'accord de paix d'Alger, condition indispensable d'une sortie de crise au Mali et au Sahel».
Cette réunion intervient à quelques jours de la tenue du sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), prévu les 15 et 16 février courant, à Ndjamena (Tchad) et au cours duquel il sera question de la présence militaire française dans la région.
L'opération «Barkhane» lancée en 2014 au Sahel, qui mobilise 5.100 hommes, peine à réaliser des avancées concrètes. La multiplication des bavures de l'armée française au Mali et les difficultés rencontrées sur le terrain, en plus de la colère grandissante dans la région du Sahel contre la présence française, ont poussé la France à revoir sa stratégie sur place et étudier la possibilité de réduire les effectifs engagés
sur le terrain.
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Réactions
Une grande avancée
La 42e session du Comité de suivi de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, tenue, jeudi, à Kidal dans le nord malien, a été qualifiée de «grande avancée» et d'un «signe d'espoir» par des observateurs, personnalités et organisations à Bamako.
Les travaux de la 42è session du Comité de suivi de l'accord de paix (CSA) ont été axés sur la mise en oeuvre de l'accord d'Alger, le processus désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR) et le retour des services sociaux de base à Kidal, région du nord du Mali.
La réunion a permis, selon Hamady Tamba, consultant et chroniqueur politique malien, «à la ville de Kidal de revenir dans le giron de la République, parce que, non seulement le drapeau national y flotte depuis neuf ans, mais aussi qu'on voyait la photo officielle du président de la transition dans la salle qui a accueilli les travaux», a-t-il déclaré à l'agence Chine nouvelle.
«Kidal attendait cette première réunion du (CSA) depuis 2015», a-t-il dit, rappelant que la session programmée en septembre 2019 a été reportée à la dernière minute.
«La tenue de la 42e session du CSA à Kidal est un signe d'espoir», a confié, pour sa part à la presse Ismaël Wagué, ministre malien de la Réconciliation nationale, à la fin des travaux.
Le chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, a indiqué, de son côté, que la 42e session a permis le retour de la confiance.
«Nous sentons une certaine confiance qui s'est rétablie entre les parties depuis un certain temps», a-t-il tweeté, notant qu'«il y a avec elles un esprit nouveau».
Le chef de la Minusma a annoncé, en marge de cette réunion, que «la mission onusienne avait décidé de débloquer 1 million de dollars pour rétablir le réseau d'eau potable dans la capitale de l'Adrar des Ifoghas».
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Smaïl Chergui
Confirmation de l’attachement des Maliens à la paix
La réunion, pour la première fois à Kidal (nord du Mali) du comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation, issu du processus d'Alger, «est une confirmation de l'attachement de l'ensemble des Maliens à la concrétisation de la paix», a estimé «La tenue de la 42e session du comité de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, dans la ville de Kidal ( nord) pour la première fois, est une évolution remarquable en termes de confirmation de l'attachement de l'ensemble des Maliens à la concrétisation de la paix dans le cadre de l'unité et l'intégrité territoriales de leur pays», a tweeté le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui, dont le mandat arrive à terme.