
«La RASD est prête pour une paix avec le Maroc, son voisin du nord, sur la base du respect des frontières entre les deux pays, et cela ne sera possible qu’avec la fin de l’occupation, le retrait des forces marocaines de notre territoire national, ainsi que l’abandon par le Maroc de sa politique expansionniste», a indiqué le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, au cours d’une conférence de presse tenue à Alger.
Ould Salek a exprimé, à ce titre, la disponibilité de la RASD à coopérer avec les Nations Unies qui doivent honorer leurs engagements
vis-à-vis du peuple sahraoui en lui permettant d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.
Il a aussi réitéré l’engagement de la RASD à coopérer avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine» en vue de mettre en œuvre sa dernière décision sur le Sahara occidental qui réaffirme l’obligation du respect des frontières héritées à l’indépendance.
Selon le conférencier, la RASD est disposée à répondre à l’appel émis, en décembre, par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine visant à «faire taire les armes». Elle exige, néanmoins, que des actions soient menées afin d’obliger l’occupant marocain «à se conformer aux dispositions de l’acte constitutif de l’Union africaine» et à «l’empêcher de créer un climat de mésentente dans la région dans le but de servir des intérêts étrangers qui voient d’un mauvais œil une organisation continentale unie et responsable».
Le diplomate a évoqué, en outre, la reprise de la lutte armée, le 13 novembre 2020, précisant que la RASD exerçait son droit de légitime défense. Il a appelé, à ce propos, les Nations Unies et l’Union Africaine à condamner l’agression du Sahara occidental par le Maroc et à mettre un terme à «l’occupation illégale» de ce territoire.
La RASD réclame un siège à l’ONU en tant qu’État membre
Le chef de la diplomatie sahraouie a revendiqué, d’autre part, l’adhésion de la RASD aux Nations Unies, en tant qu’Etat membre.
«L’Etat sahraoui exige son siège aux Nations Unies étant donné que le Maroc dresse des obstacles face à la tenue d’un référendum d’autodétermination , sachant pertinemment que le peuple sahraoui est unanime en ce qui concerne son droit à l’indépendance et à sa souveraineté», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Ould Salek a pointé la responsabilité du Conseil de sécurité dans la détérioration de la situation au Sahara occidental, car n’ayant pas fait le nécessaire pour permettre à la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’accomplir la mission principale pour laquelle elle a été créée. Il a attribué cet état de fait au jeu d’intérêts auquel s’adonnent certains membres permanents du Conseil de sécurité.
Concernant la prochaine réunion du Conseil de sécurité, prévue le 21 avril, Ould Salek a expliqué qu’il s’agissait d’une « briefing visant à informer les membres du Conseil au sujet de la situation actuelle dans les territoires sahraouis», après la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu» signé en 1991.
Par ailleurs, le représentant de la RASD impute au Maroc l’entière responsabilité des «conséquences catastrophiques» de la reprise des hostilités à partir de novembre dernier.
Il a estimé que «l’agression du 13 novembre dernier a constitué la goutte qui a fait déborder le vase» et a démontré que le Maroc s’est «définitivement détourné» du processus de paix engagé en 1991.
Le conférencier a affirmé que «ni la RASD ni le peuple sahraoui ne devraient assumer les conséquences du refus du Royaume du Maroc d’aller vers un référendum d’autodétermination», rappelant que le Roi Hassan II avait été contraint d’accepter la tenue de ce référendum face aux progrès enregistrés par l’armée sahraouie.
La France responsable de l’échec du plan ONU-UA
D’autre part, le ministre a pointé la responsabilité de la France dans l’échec du plan de paix ONU-UA, accepté par le Maroc et la RASD, soulignant les obstacles dressées par Paris pour empêcher l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme.
«Le soutien de la France à la colonisation marocaine a empêché l’application de l’accord entre la RASD et le Maroc dans les délais impartis, c’est-à-dire depuis des décennies». La France a aussi bloqué la mise en œuvre des décisions de la Cour de Justice de l’Union européenne sur le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, a ajouté Ould Salek, appel ant Paris a assumer son rôle en tant que « pays ayant des relations historiques avec tous les peuples et pays de la région» et à cesser son «soutien aveugle» au Maroc.