Irlande du Nord : Le blocage politique persiste

Les discussions pour faire sortir l'Irlande du Nord de l'impasse politique ont échoué lundi dernier, à quelques jours de l'échéance pour convoquer de nouvelles élections et d'une grande grève dans le secteur public. Plus de 150.000 fonctionnaires sur les 220.000 que compte la province britannique doivent prendre part à une journée de grève jeudi à l'appel de 15 organisations syndicales pour demander une hausse des salaires.
Présenté par les syndicats comme le plus important que l'Irlande du Nord ait jamais connu, le mouvement, qui touchera transports, infirmières, enseignants et autres agents de la fonction publique, promet des perturbations majeures. Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, a déclaré à la presse à Hillsborough, près de Belfast, que l'enveloppe de 3,3 milliards de livres sterlings (3,8 milliards d'euros) proposée par Londres le mois dernier était disponible, à la condition que l'assemblée locale de Stormont, à l'arrêt depuis près de deux ans, redémarre. «Cet argent permettrait à Stormont d'augmenter les salaires», a déclaré le ministre, chargé de l'allocation des budgets pour le service public. «Il est temps que les discussions prennent fin et que Stormont retourne au travail», a-t-il déclaré. La grève de jeudi coïncide avec la date limite légale pour la restauration des institutions locales.
Faute de redémarrage d'ici-là, le ministre britannique est censé convoquer des élections anticipées, bien qu'il est fort probable qu'il repousse l'échéance.
Le DUP, principal parti unioniste, s'est retiré en février 2022 pour protester contre les dispositions commerciales post-Brexit, qui selon lui menacent la place de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni.
Les principaux syndicats estiment que l'argent pour les augmentations de salaire des fonctionnaires doit être débloqué dès que possible, indépendamment de la reprise des institutions, tandis que le DUP accuse Londres d'utiliser le mouvement de grève comme levier pour mettre fin au boycott des institutions.
«Il n'est pas nécessaire que Stormont fonctionne» pour que le ministre britannique «utilise les pouvoir dont il dispose», a déclaré le chef du DUP Jeffrey Donaldson, appelant Londres à «accorder ces augmentations dans le service public».

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