Guinée : Tensions post-électorales

Les forces de l'ordre étaient toujours déployées en grand nombre lundi à Conakry, où l'atmosphère restait tendue alors que se poursuit une médiation internationale après les violences post-électorales qui ont suivi la réélection contestée du président sortant Alpha Condé. Comme depuis plusieurs jours, des policiers, gendarmes et militaires, dont certains à bord de pick-up, bouclaient les quartiers réputés favorables à l'opposition dans la banlieue. Des tirs ont été notamment entendus dans les quartiers Cosa et Sonfonia, sans que l'on sache s'ils ont fait des morts ou des blessés. Malgré un appel à manifester dès lundi du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) contre la réélection d'Alpha Condé, les rues sont restées pratiquement vides, des habitants disant craindre pour leur sécurité. Amnesty International a déclaré dimanche que les forces de sécurité guinéennes avaient tiré à balles réelles contre des manifestants et condamné les coupures d'internet depuis le début des troubles. Lundi après-midi, internet restait toujours très difficile d'accès, selon des correspondants de presse sur place. Ces troubles, qui ont fait au moins 27 morts en une semaine selon l'opposition et une dizaine selon les autorités, se poursuivent alors que des émissaires de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sont arrivés dimanche en Guinée. Les médiateurs internationaux devaient rencontrer dans la journée plusieurs ministres, des représentants du corps diplomatique et le président Condé, proclamé vainqueur samedi par la commission électorale (Céni), avant de s'exprimer en fin d'après-midi devant la presse, selon un responsable de la Cédéao à Conakry.

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