Grand angle : Une question de temps

L’administration Joe Biden entrera en fonction dans une semaine. Le 20 janvier plus exactement. Son avènement suscite de grands espoirs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis. Ainsi, en matière de politique étrangère, les attentes sont à la hauteur du soulagement ressenti suite à la victoire du candidat démocrate. Aussi, il est attendu de la nouvelle administration qu’elle marque une rupture avec celle de Donald Trump, d’autant que le nouveau président avait annoncé que l’une des priorités de son mandat sera de restaurer la crédibilité des Etats-Unis sur la scène internationale. Joe Biden a exprimé sa volonté de revenir sur certaines décisions prises par son prédécesseur et de se réengager dans certains accords desquels le président sortant s’est retiré. La liste des décisions qui ont suscité la réprobation de la communauté internationale est longue. Celle relative à la reconnaissance par Donald Trump de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en fait partie. Depuis son annonce le 10 décembre, elle est condamnée et rejetée. Son annulation pure et simple est même exigée. Le 46e président des Etats-Unis va-t-il répondre favorablement à cet espoir ? En théorie, «il n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture, le revirement impétueux de Trump», affirment des universitaires américains. Selon eux, l’annulation de la décision de Trump «serait aussi facile à faire qu’une rature sur un texte». A plus forte raison que cette décision est une violation de la légalité internationale et du droit international. Côté sahraoui, quelle que soit la décision de la nouvelle administration américaine, elle n’interféra pas dans leur volonté de mener à terme le combat livré pour leur indépendance. Interrogé récemment sur ce sujet, le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union Européenne, Oubbi Buchraya Al-Bashir, a souligné que «le Front compte, dans sa lutte, sur la volonté du peuple sahraoui et son soutien au représentant légitime et unique ainsi que le cadre juridique international dans lequel le peuple sahraoui mène sa lutte pour la liberté et l’indépendance». En fait, les sahraouis, dont le territoire est la dernière colonie en Afrique, sont parfaitement persuadés qu’ils finiront par triompher. Il n’y a aucune raison pour que leur combat ne s’achève??par la libération. Il ne peut être une exception. «L’histoire a rendu justice à tous les peuples et rendra justice au peuple sahraoui», a rappelé le responsable sahraoui. C’est juste une question de temps…
Nadia K.

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