Réunis à Rome au mois de juin 2021, les ministres de la Coalition internationale contre Daech, ont réaffirmé leur intention de tenir la prochaine réunion ministérielle en juin 2022 et d’organiser une réunion des directeurs politiques du groupe restreint à Bruxelles à l’automne 2022. Mais depuis juin 2021, la crainte exprimée en Italie de voir Daech reprendre ses activités tend à se confirmer. En effet, alors que le groupe terroriste avait été vaincu en Irak et en Syrie par la coalition internationale, l'obligeant à quitter les territoires sur lesquels il espérait fonder son califat, il est à l'origine de nouvelles attaques menées dans ces deux pays et en Libye. En Syrie l’attaque contre le centre de détention de Hassakeh est de l’avis des observateurs un signe qui ne trompe pas. C'est le signe de la résurgence du groupe Daech qui veut reprendre le terrain perdu. «Cet épisode rappelle de terribles souvenirs des évasions de prison qui ont alimenté la montée initiale de Daech en 2014 et 2015», a indiqué l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie. Pour éradiquer le terrorisme qui prospère dans les conflits dans la région, une solution politique à la crise syrienne est indispensable. Mais pour le moment le processus politique est à la peine. Les efforts de l’émissaire onusien se heurtent à l’intransigeance dont font preuve les parties au conflit. La difficulté de convoquer à nouveau le Comité constitutionnel en est la preuve. Pour autant, il refuse de baisser les bras. «L’objectif ultime, a-t-il expliqué, reste de créer un environnement dans lequel le processus politique constitutionnel peut être convenu et des élections peuvent avoir lieu sous la supervision de l’ONU.» Mais si la situation en Syrie offre à Daech un terreau fertile pour reconstituer ses réseaux, il n’en reste pas moins que ce n’est pas le seul pays où le groupe terroriste peut espérer prospérer. En Libye aussi où les tensions entre les acteurs se sont exacerbées en raison de divergences sur les voies et moyens de sortir de la crise politique, Daech trouve les conditions idoines pour mener ses activités. Un groupe affilié qui aurait fait récemment son apparition a mené le 27 janvier une attaque contre une patrouille des forces de sécurité, faisant trois morts. En Afrique aussi Daech progresse et menace la stabilité de nombreux pays. Face à cette réalité, la coalition internationale est tenue de demeurer vigilante. Elle est consciente qu’un effort général et collectif reste à faire pour parvenir à infliger une défaite totale et durable au groupe dans le monde entier. Et pour ce faire, une action globale, coordonnée et multiforme s’avère plus que nécessaire. Elle est vitale pour espérer gagner la guerre contre Daech.
N. K.
N. K.
