Ghana : La crise économique au cœur de la présidentielle

L’économie s’impose comme le sujet incontournable de la campagne pour l’élection présidentielle de décembre 2024 au Ghana, au moment où le pays est confronté à l’une des pires crises économiques de son histoire.

Désigné sans surprise début novembre candidat du parti au pouvoir, le Nouveau Parti patriotique (NPP), Mahamudu Bawumia s’efforce de se démarquer du bilan fortement critiqué de l’actuel chef de l’Etat Nana Akufo-Addo, dont il est le vice-président.
M. Bawumia, ex-gouverneur adjoint de la banque centrale, affrontera l’an prochain John Mahama, ancien président (2012-2017) et qui portera à nouveau les couleurs de son parti, le Congrès national démocratique (NDC).
Dans ce duel qui s’annonce serré, les partisans de M. Mahama espèrent que le bilan économique très mitigé du pouvoir handicapera le NPP, et fera pencher la balance en faveur de leur champion.
«L’état de l’économie dominera la campagne de l’année prochaine et ce sera le message clé de John Mahama», note le professeur Smart Sarpong, chercheur politique à l’Université technique de Kumasi.
Le camp de M. Bawumia reconnaît qu’il lui sera difficile de se dissocier complètement du bilan de M. Akufo-Addo, son allié de très longue date dont il a été le vice-président pendant huit ans. Mais ses soutiens comptent sur son expérience, sa visibilité de vice-président, son rôle dans la digitalisation de l’Etat pour le révéler en leader.
Autrefois considéré comme un phare de stabilité politique avec un dynamisme économique remarqué et salué, le Ghana se débat aujourd’hui dans la pire crise économique qu’il ait connue depuis longtemps.
L’inflation galope autour des 35% et la dette publique a fortement augmenté, obligeant M. Akufo-Addo à changer de stratégie et solliciter un crédit de 3 milliards de dollars auprès du FMI.

Sur le même thème

Multimedia