En 2020, plus de 2 200 migrants sont décédés en mer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, a annoncé vendredi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 276 migrants se sont noyés l’année dernière sur 86 448 arrivées par la mer en Europe. Plus d’un tiers de ces décès seraient survenus sur la route vers l’archipel espagnol, une traversée maritime périlleuse de plus en plus fréquentée. Le bilan pourrait néanmoins être beaucoup plus élevé, a indiqué l’OIM, alors que les organisations d’assistance aux migrants redoutent les «naufrages invisibles» qui, quand ils ne laissent aucun survivant, ne sont pas répertoriés. Depuis 2014, c’est plus de 22 000 personnes qui sont décédées sur les principales routes d’outre-mer en tentant de rejoindre le bloc communautaire. Sur la route vers les îles Canaries, près de 850 vies ont été perdues l’an dernier. «La route maritime vers les îles Canaries, qui a connu une augmentation marquée des tentatives de traversée et des décès en 2020 en dépit de la pandémie et des restrictions de déplacement qui en ont résulté, est particulièrement préoccupante», a déclaré l’OIM. Le trajet vers l’archipel espagnol depuis le Maroc et l’Afrique de l’Ouest est extrêmement dangereux en raison de la longueur de la traversée et de la difficulté à lancer des opérations de recherche et de sauvetage en mer pour couvrir la distance, a précisé l’agence. «La véritable crise sur les routes maritimes vers l’Europe est le manque d’une politique unifiée de l’Union européenne et de l’Afrique pour une gestion des migrations sûre et humaine», a-t-elle ajouté.
