Conférence internationale sur la solution à deux États : le rendez-vous de la dernière chance ?

Selon le dernier bilan des autorités sanitaires à Ghaza, le nombre des martyrs atteint depuis hier le nombre effarant de 60.034 martyrs et 145.870 blessés.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi dernier un appel vibrant en faveur d’une action politique résolue afin de préserver la solution à deux États et mettre fin à ce qu’il considère comme un démantèlement systémique des efforts de paix concernant la question palestinienne. « Ce conflit perdure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, d’innombrables résolutions et le droit international », a-t-il souligné. Il affirme toutefois que l’impasse actuelle n’est pas une fatalité. « Le conflit peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité », plaide-t-il avertissant que « la vérité est que nous sommes à un point de rupture ».
Le chef de l’ONU, comme de nombreux acteurs diplomatiques, s’alarme que « la solution à deux États soit plus lointaine que jamais » et dénonce la situation catastrophique à Ghaza. « Rien ne peut justifier l’anéantissement de Ghaza qui se déroule sous les yeux du monde entier », a-t-il martelé. Antonio Guterres s’attarde sur les conditions humanitaires dramatiques plongeant les populations de l’enclave dans un véritable cauchemar depuis de longs mois. Il évoque la mort de dizaines de milliers de personnes, les déplacements massifs et intempestifs des populations, la violence déchaînée par l’impunité des colons ainsi que l’annexion progressive et illégale de la Cisjordanie occupée. Selon le dernier bilan des autorités sanitaire à Ghaza, le nombre des martyrs atteint depuis hier le nombre effarant de 60.034 martyrs et 145.870 blessés.
« Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution à deux États sont inacceptables et doivent cesser », lance-t-il, d’autant que tout concourt à accréditer le scénario d’un plan déterminé de l’occupation à condamner la perspective de l’établissement d’un Etat palestinien.

« Tournant décisif »

Pour le Secrétaire général de l’organisation internationale, les événements ne sont pas isolés et « s’inscrivent dans une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient ». En avril dernier déjà, Antonio Guterres avait pareillement sonné l’alarme en relevant que le processus (solution des deux Etats) « risquait de disparaître complètement », puisque la volonté politique d'atteindre cet objectif, « semble plus lointaine que jamais ».
Devant les délégations participant à la session préopératoire de la conférence internationale, prévue à New York en septembre prochain, il a réitéré un appel insistant en direction des Etats membres de l’Assemblée générale à ne pas laisser le rendez-vous se résumer à « un nouvel exercice de bons discours », mais à en faire un « tournant décisif », susceptible d’impulser des progrès irréversibles vers la fin de l’occupation sioniste et la réalisation d’une solution viable à deux États. Une conférence de haut niveau des Nations unies s'est ouverte depuis ce 28 juillet pour déblayer le terrain à la tenue, ce septembre, d’une conférence internationale, présidée par la France et l’Arabie saoudite, sur l’établissement d’un Etat Palestinien. Au moment où, scandalisés par les horreurs qui se commettent dans la bande de Ghaza depuis près de deux ans, de nombreux Etats font le pas de reconnaître un droit aux Palestiniens de disposer d’un Etat... l’entité sioniste mène une véritable course contre la montre pour imposer des faits accompli démographiques et territoriaux pour rendre la perspective impossible.

M. S.

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