Arrêt des massacres et acheminement des aides à Ghaza : le cessez-le-feu, urgence politique et humanitaire

Entre les journées de dimanche et lundi, 14 Palestiniens, dont deux enfants, ont succombé aux effets de la malnutrition, portant à 147 le nombre des martyrs de la faim, dont 88 enfants.

Doit-on vraiment croire au début d’une prise en charge réelle des énormes besoins alimentaires des populations de la bande de Ghaza sans qu’un cessez-le-feu immédiat ne soit décrété et que le réseau onusien ne reprenne en main les choses sur le terrain conformément à sa vocation ?
Donald Trump, vers qui se tournent tous les regards après l’échec consommé du système international à mettre fin au génocide sioniste, a affirmé, enfin, «percevoir» des signes de famine à Ghaza, et annoncé, dans la foulée, installer des centres de distribution d’aides alimentaires «ouverts et sans restrictions» sur le territoire. Recevant, hier, le Premier-Ministre britannique dans son complexe de golf en Ecosse, où il est en visite depuis quelques jours, le Président américain a ajouté qu’un cessez-le-feu «est possible», après avoir fait comprendre récemment que le processus de négociations était dans l’impasse.
En annonçant que de nouveaux centres de distribution d’aide humanitaire, non soumis à la conception militaire qui a prévalu jusqu’ici et qui a entrainé la mort en martyrs de près de 1.100 Palestiniens, Donald Trump fait-il un trait sur la Fondation humanitaire de Ghaza (FHG) et ses méthodes ? On en sait pas grand-chose pour l’heure, mais le nouveau discours motive déjà le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, à demander plus.
Le Président américain «est en mesure de faire cesser la guerre et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire», a déclaré al-Sissi, lors d’un discours télévisé consacré à l’asphyxie alimentaire meurtrière dans l’enclave. L’Égypte est sans doute le pays qui subit le plus la pression populaire, compte-tenu des ses frontières fermées avec Ghaza. Il a été le premier à s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’entité sioniste, avant-hier, et à faire entrer un premier convoi de camions dans l’enclave. 120 véhicules chargés de denrées, a affirmé le Croissant Rouge égyptien.
La situation sur le terrain reste, cela dit, très alarmante. Entre les journées de dimanche et lundi, 14 Palestiniens, dont deux enfants, ont succombé aux effets de la malnutrition, selon le ministère de la Santé, dans l’enclave, portant à 147 le nombre des martyrs de la faim, dont 88 enfants.

Phase critique

La situation risque de s’empirer dans le court terme, puisque le contexte marque la phase critique devant voir se manifester les effets du processus de privations extrêmes instauré par l’entité sioniste depuis des mois.
Les appels de détresse continuent à être émis par les organisations humanitaires et les quelques structures de santé encore en activité sur place. Selon le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, un Palestinien sur trois, dans l’enclave, n'a pas gouté à la nourriture, depuis plusieurs jours, insistant sur le fait que seule l’instauration d’un cessez-le-feu peut permettre un déploiement à la hauteur du palier d’urgence signalé. Entamé avant-hier, des largages aériens de cartons d’aides, auxquels participent certains pays arabes du voisinage, et les quelques convois de camions qui ont pu passer certains points de passage, jusqu’ici fermés par l’armée d’occupation, ont pu faire parvenir des quantités de denrées sur le territoire.
Ce desserrage, calculé et hyper médiatisée de l’étau humanitaire par le gouvernement sioniste, n’est, pour l’heure, qu’«une opération de com» en direction d’une opinion mondiale plus que jamais révulsée par l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Le Programme alimentaire mondial (PAM), dans une déclaration transmise aux médias, a martelé, à son tour, que le cessez-le-feu est le seul moyen à même de permettre l'arrivée de l'aide humanitaire dans toutes les parties de la bande de Ghaza, avec des approvisionnements alimentaires de base, de manière constante, régulière et sûre.

M. S.

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