
L’étau se resserre autour des personnes recherchées par la justice. Et pour cause, la coopération judiciaire entre l’Algérie et l’Italie est couronnée par la signature d’une convention d’extradition de criminels. Elle vise à établir une coopération renforcée et plus efficace entre l’Algérie et l’Italie en matière de lutte contre la criminalité. L’Algérie œuvre pour la remise effective et rapide des personnes recherchées pour des poursuites judiciaires ou l’exécution des jugements prononcés par la justice. L’Algérie et l’Italie sont aujourd'hui confrontées à d'importants défis communs, dans le bassin méditerranéen, notamment la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la cybercriminalité ou encore le blanchiment d’argent, la drogue et la corruption nationale et internationale, d'où l'impératif de la conjugaison des efforts et le renforcement de la coopération afin de relever ces défis. Cette convention a été paraphée par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, et son homologue italien, Carlo Nordio, en marge de la célébration du 20e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, indique le ministère de la Justice dans un communiqué. La signature d’une nouvelle convention d’extradition de criminels vient compléter les quinze mémorandums d'entente et accords de coopération qui ont été signés par l’Algérie et l’Italie, dont un protocole de coopération dans le secteur de la justice, à l'occasion du 4e Sommet intergouvernemental algéro-italien, tenu en juillet 2022 à Alger. La coopération judiciare bilatérale est fructueuse. L’Algérie a ratifié, signé et paraphé, en 2005, trois conventions judiciaires bilatérales avec l’Italie : la convention relative à l’entraide judiciaire en matière pénale, la convention relative à l’entraide judiciaire en matière civile et commerciale et enfin la convention relative à l’extradition et qui porte également sur le volet de la formation. En outre, dix magistrats relevant des pôles pénal et financier et des pôles pénaux spécialisés avaient participé en 2021 à une formation en ligne de haut niveau, organisée par l'Ecole de la police financière italienne. La formation a porté sur les principes internationaux de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Elle a été suivie par deux autres sessions sur «les techniques économiques et financières pour le recouvrement des avoirs et des biens liés au crime organisé» et «le projet international sur la fiscalité».
Aussi, une première conférence virtuelle entre l'École supérieure de la magistrature italienne et l'École supérieure de la magistrature algérienne s'est tenue dans le cadre de la promotion de la coopération dans le domaine de la formation, sans oublier un projet de convention de jumelage qui est en cours d'élaboration, outre la préparation de l'organisation d'autres opérations de formation au profit des magistrats exerçant dans les domaines prioritaires entre les deux parties.
Par ailleurs, à l’occasion de ce sommet, le garde des Sceaux va mettre en exergue dans son intervention, les efforts de l’Algérie en matière de lutte contre le crime organisé sur les plans législatif et institutionnel. Plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de la prévention et la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes, notamment le terrorisme, le trafic de drogue et de psychotropes et la traite humaine.
Neila Benrahal