
De notre Bureau : F. Zoghbi
C’est par un hymne à la chanson setifienne, merveilleux patrimoine porté durant de longues années par des ténors qui pour certains d’entre-eux ne sont plus de ce monde et d’autre qui préservent encore jalousement les secrets du «Sraoui» , qu’a été marquée à Sétif le célébration de la Journée nationale de l’Artiste vibrant plus d’une fois aux voix nostalgiques du groupe Es Saada de Abbes Rezig et d’autres étoiles de la cité de Ain Fouara.
Samir Belkheir de son nom d’artiste Samir Staifi, a tiré sa révérence en 2014, à l’aube d’octobre pointant alors à l’horizon ses premiers rayons de soleil, est un de ces grands artistes qui ont donné à la chanson setifienne ses lettres de noblesse dans un parcours mille fois narrant l’immémorial Sraoui qui vibrait alors à la puissance d’une voix puisant des racines dans un patrimoine centenaire. Le rossignol de la chanson sétifienne s’en est allé emportant dans ses bagages l’humilité qui l’a de tous temps animé, faisant pour ne jamais quitter les sentiers de sa modestie qu’il dissimulait toujours derrière son sourire qu’il a su garder dans les moments difficiles dans sa vie et sur son lit d’hôpital jusqu’à ce que mort sans suive dans la dignité.
Comme bien de grands ténors qui l’on précédé, Mohamed Benchaib, Said Mehentel, Nordine Stafi pour ne citer que ceux là, Samir Staifi, le chantre de la chanson sétifienne nous a alors quitté dans un silence profond qu’il affectionnait, alors qu’il luttait en silence contre la maladie sans jamais plier, offrant à la cité de Ain fouara des airs sublimes de Sétif d’un autre temps, de ses fontaines, ses mosquées, ses harat et ses us et coutumes perdus alors qu’il chantait Ouinek ya Ain el Fouara.
Dans le climat de tristesse qui avait alors envahi la ville en ce 8 octobre 2014, il reste au grand bonheur de tous les adeptes de Samir Staifi, cette sublime carrière d’un artiste qui n’avait de cesse à répéter «que la chanson sétifienne dans sa dimension authentique, constituait sa raison de vivre et que jamais, il n’en dénaturerait la moindre parcelle.»
Samir Staifi qui a consacré 40 ans de sa vie aux valeurs du Sraoui, cri de joie et de tristesse, déversant tout à la fois, le message de l’amour et déchirant le sombre ciel de ces femmes qui pleuraient en Mai 1945, leurs enfants emportés par la «locomotive noire», pour servir de chair à canon, s’en est allé sur la pointe des pieds à l’ombre centenaire des platanes de Ain Fouara.
F. Z.