Par Sami Kaidi
Les conséquences désastreuses qui ont suivi la déstabilisation de la Libye sur l'ensemble de la sous-région doivent saisir plus d'un quant à la gravité de toute intervention étrangère contre le Niger avec qui l'Algérie partage plus de 1000 kilomètres de frontière. Plus de 11 ans après l'intervention militaire occidentale contre Tripoli, ce pays voisin peine à se relever, entraînant avec lui le Sahel dans l'insécurité chronique. Dans ce contexte de tous les dangers et mu par les valeurs de promotion de la paix, de règlement inclusif et pacifique des différends, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dépêché le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, pour une tournée dans trois pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en l'occurrence en République fédérale du Nigeria, au Bénin et au Ghana. Lors de cette tournée, Attaf aura pour mission de proposer les grandes lignes d'une médiation algérienne pour éviter la guerre et l'effusion de sang risquant de causer l'irréparable dans la région, tant sur le plan sécuritaire que socioéconomique en pérennisant pour des décennies le sous-développement. Ainsi, il n'est pas trop tard pour inverser la donne et faire prévaloir le dialogue sur le langage des armes. Dans ce sillage et véritable signe positif, les échanges entre le ministre des Affaires étrangères algérien et son homologue nigérian à Abuja ont été très fructueux. Les deux pays ont exprimé leur totale convergence de vues pour le règlement pacifique et politique de la crise au Niger. Cela passera, selon les deux parties, par un retour à l'ordre constitutionnel. Les deux responsables se sont, par ailleurs, mis d’accord sur l’impératif de coordonner les efforts déployés par les deux pays, notamment les initiatives lancées par les présidents Tebboune et Tinubu pour renforcer l’élan international et régional et encourager l’adhésion de tous au processus politique et pacifique pour le règlement de la crise au Niger.
S. K.
