Procès du groupe Condor : Verdict le 6 décembre

Le verdict dans l’affaire du groupe Condor sera rendu le 6 décembre prochain, a annoncé le président du Pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed, Mohamed Kamel Benboudiaf, à l'issue de deux jours de plaidoiries de la défense. En effet, plus de 34 avocats ont défilé à la barre pour défendre leurs mandants, a-t-on constaté sur place.
Les avocats ont plaidé la relaxe pour leurs mandants. La défense de l’opérateur de téléphonie Mobilis, qui ne s’est pas constituée partie civile, a insisté sur le respect de la loi dans la conclusion des deux contrats passés avec Condor Electronics, filiale du groupe éponyme. «Les membres de la commission des marchés ont appliqué le code interne des marchés relatif à AT Mobilis», plaident-ils, tout en mettant l’accent sur les bénéfices enregistrés. Les avocats affirment que le dossier d’accusation «est vide». Pour preuve, arguent-ils, «la décision de la chambre d’accusation de lever la mesure de contrôle judiciaire à l’encontre des accusés et la restitution de leurs passeports».
La «famille Benhamadi, plaident-ils, a été ciblée par l’ancien Commandant de la GN en fuite à l’étranger». Pour la défense de la filiale GB Pharma accusée, entre autres, d’obtention d’indus avantages, la société jouit, «du droit à l’importation et n’avait nullement besoin d’interventions». Les avocats des anciens directeurs du transport de la wilaya d’El Bordj ont demandé l’annulation de toutes les charges retenues contre leurs clients. Ils ont insisté sur le fait que l’arrêt de renvoi ne «contenait aucune preuve matérielle de l’implication des accusés dans cette affaire».
Dans leurs plaidoiries, des avocats sont revenus sur les vices de procédure ayant marqué le déroulement de l’enquête préliminaire et ont relevé que le ministre du Transport, qui a inauguré la gare routière d’El Bordj, objet de poursuites judiciaires, «n’a pas été convoqué, ni auditionné». Il s’agit de l’ancien ministre Abdelghani Zaâlane, qui a écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme dans l’affaire dite «Moretti». Le parquet avait requis jeudi des peines allant de 6 à 10 ans de prison ferme à l'encontre des frères Benhamadi, propriétaires du Groupe Condor, poursuivis avec 40 cadres pour plusieurs délits, dont dilapidation de deniers publics, incitation d'agents publics à exploiter leur influence pour l'obtention d'indus avantages, et financement occulte de partis politiques.
Neila B.

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