Projets communs entre pays amis

À quelques heures de la fin de la visite d’État du Président Tebboune en Chine, à l’invitation de son homologue Xi Jinping, ce pays a lancé avec succès une fusée porteuse pour envoyer quatre nouveaux satellites dans l'espace depuis le Centre de lancement des satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine. En l’espace de deux générations, la Chine a complètement modifié, voire révolutionné son mode de gouvernance, lançant de vastes chantiers et enclenchant de profondes réformes qui la placent aujourd’hui à la seconde place des puissances économiques, elle qui est, souvent, à la pointe d’innovations technologiques, à l’exemple du premier parc d'éoliennes off-shore de 16 MW au monde mis en service le 19 juillet dernier dans la province du Fujian. La Chine représente plus de 70% du PIB des BRICS et près de 20% du PIB mondial. Et elle ne cesse de monter en puissance, ce qui augure, pour les prochaines années, une profonde reconfiguration du pouvoir économique mondial. Lors de l’interview qu’il a accordée à la Télévision centrale de Chine «CCTV», le président de la République a mis en exergue la transformation rapide de l’économie algérienne, à la faveur d’un arsenal législatif qui a libéré les initiatives et rassuré les investisseurs étrangers. Les résultats sont d’ailleurs tangibles et ont été relevés par les institutions financières internationales. La diversification de notre économie, les exportations hors hydrocarbures sont en constante progression. Notre proximité géographique avec l’Europe, porte d’entrée de l’Afrique, un potentiel énergétique, minier, agricole et humain considérable, nous détermine, de fait, comme espace de production, d’approvisionnement et de distribution pour toutes ces économies. Le Président Tebboune a d’ailleurs exprimé la forte volonté de la partie algérienne d'établir un partenariat avec la Chine dans les marchés africains, d'autant, a-t-il dit, que «l'Algérie, une grande puissance en Afrique, peut être un maillon entre la Chine et les pays africains». La Chine, c’est, en plus, un pays ami. Il a été «le premier pays non arabe à reconnaître le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)», et «parmi les États amis ayant aidé l'Algérie sur la voie du développement au lendemain de l'indépendance».
Même appréciation du côté du Président chinois, qui a déclaré, au cours de son entretien avec le Président Tebboune, que son pays désire travailler avec l'Algérie, afin d'accélérer la mise en œuvre des décisions prises au terme du premier sommet Chine-États arabes, et de renforcer la coopération dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Des pays amis de longue date, partageant la même vision sur la nécessité d’un nouveau monde plus juste et solidaire. Cette visite d’État du Président Tebboune en Chine, comme les visites qui ont précédé en Italie, au Portugal, en Russie, au Qatar, et, aujourd’hui, en Turquie, intervient à un moment crucial dans les relations internationales et charnière dans la renaissance de l’Algérie. Crises multiformes en Europe, en Afrique, économies encore frappées pour de nombreux pays par une pandémie qui a ébranlé de nombreuses certitudes, le nouvel ordre international, mis en place à la hâte dès 1948 pour conjurer la peur de l’apocalypse nucléaire, donne des signes d’essoufflement. Des pays émergents revendiquent désormais une place de plein droit dans le concert des nations, après avoir vécu sur un strapontin à l’ombre de pouvoirs tutélaires.

Mohamed Koursi

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