La fin des entraves

 Il fallait en finir avec une bureaucratie qui traite de haut les investisseurs, les soumet continuellement à un parcours du combattant aussi malveillant qu’improductif, faisant disparaître le marché algérien du radar des entreprises étrangères à coups d’obstacles à leur implantation. Une réglementation rigide, des blocages de toutes sortes ont porté des coups sévères aux investissements locaux et internationaux. Un «nomadisme» juridique a fonctionné comme un couperet, annihilant toute velléité de la part de ceux qui veulent s’installer en Algérie, les poussant à croire que l’économie nationale n’est jamais prête à franchir le Rubicon, à se conformer aux normes économiques. Des cas de corruption à différents échelons ont étranglé l’acte d’investir ou le confinant dans sa portion la plus congrue. L’économie a été dopée par les illusions de la rente des hydrocarbures, privant le pays d’apports de capitaux essentiels pour la création de richesse et d’emploi. Un nouveau code de l’investissement plus favorable à l’esprit d’initiative non répulsif, ou exagérément protectionniste, est désormais mis en place et n’attend que le verdict des deux chambres du Parlement. Le Président Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l'impératif de tirer les enseignements de méthodes et de réflexes négatifs, soulignant l'urgence de les bannir. Il les a stigmatisés en les qualifiant de crime économique, lors de la conférence nationale sur la relance industrielle. La lutte contre tous les obstacles qui se dressent devant les entrepreneurs est perceptible, avec l’élimination progressive de textes de lois toxiques, contre une mentalité de responsables qui tournent le dos aux règles les plus basiques du management moderne, quand ils ne s’adonnent pas à des manœuvres occultes dans le but de compromettre toute volonté de sortir de l’ornière de la rente du pétrole et du gaz. Pour faire changer les attitudes et les mentalités, il n'y a pas de solution toute prête à l’emploi ni de recette miracle, hormis la sanction contre tous les récalcitrants qui refusent de prendre le train en marche, par l’application des lois, la formation et la valorisation de la ressource humaine, la réhabilitation des critères de compétence, de moralité, du mérite dans l’attribution des postes à responsabilités, la promotion de cadres soucieux du bien commun. L’État y souscrit, en renforçant le système judiciaire, pour protéger les investisseurs, à travers la création d'un mécanisme indépendant de haut niveau, composé de magistrats et d'experts économiques et financiers. Placé auprès de la présidence de la République, ce mécanisme sera chargé de statuer sur les plaintes et recours introduits par les investisseurs. Il servira de riposte contre toutes formes d'abus de pouvoir dans le traitement des dossiers des investisseurs, infligera des peines maximales à toute entrave d'une manière ou d'une autre, aux opérations d'investissement, quelle que soit le poste ou la nature de la responsabilité. 2022 sera une année consacrée exclusivement à l'économie. Cette affirmation du Président Tebboune se vérifie à travers des mesures et des dispositifs tendant à accréditer auprès des entrepreneurs et de l’opinion, qu’en Algérie, le soutien et l’encouragement de l’entrepreneuriat et du climat des affaires ne sont plus un vœu pieux.

El Moudjahid

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