Dynamique

Après la Présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum sur l’amendement de la Constitution, les élections législatives anticipées du 12 juin 2021, premières du genre dans le cadre de la Loi fondamentale et la nouvelle loi électorale, les prochaines échéances locales, en novembre prochain, si la situation sanitaire s’améliore, vont parachever le processus post-constitutionnel initié par le Président de la République. C’est là une étape importante, dans la mesure où elle va consacrer le primat d’une représentation citoyenne qui soit l’émanation authentique d’un choix souverain, loin de toutes interférences. Cela étant, les nouvelles formes de la démocratie moderne accordent un rôle important à la commune, cellule de base de l’Etat, acteur privilégié du développement local. En dépit des efforts des pouvoirs publics, des insuffisances d’ordre structurel font encore obstacle à l’essor des collectivités locales. Les raisons sont multiples : faiblesse de l’encadrement, absence de vision d’avenir chez des élus pas toujours suffisamment préparés à gérer efficacement leur commune, une quasi-impossibilité de promouvoir des projets de développement d’envergure, la propension à privilégier des projets routiniers et sans impacts majeurs sur la vie économique et sociale de la collectivité, la dépendance quasi obsédante aux dotations de l’Etat, freinent l’avènement d’une gouvernance locale efficace. Nombre d’élus, par exemple, ont été incapables de créer des postes de travail pour les jeunes chômeurs, leur incapacité à faire preuve d’initiatives sautait aux yeux. Devant toutes ces carences, la nécessité de recourir à une réforme globale de l'organisation territoriale et de la gestion administrative au niveau local coule de source. C’est l'un des engagements inscrits dans le programme du chef de l’Etat pour qui l’émergence d’une entité locale active est un préalable majeur pour impulser une dynamique de progrès, garantir la stabilité et la sécurité de la population. Pour une bonne gouvernance locale, il importe de réhabiliter la confiance populaire, battue en brèche par des comportements nuisibles d’édiles, souvent enclins à transformer l’APC ou l’APW en théâtre d’affrontements partisans, de querelles des prérogatives et de luttes d’influence. De surcroit, les citoyens ont eu à pâtir du «nomadisme» d’élus, migrant sans vergogne d’une formation politique à une autre, oubliant les engagements contractés avec leurs mandants. Dans le contexte actuel que vit le pays, marqué par les répercussions néfastes de la Covid-19, par la baisse drastique des recettes des hydrocarbures, la redynamisation des collectivités locales n’est pas un luxe, ni le fait d’une mesure passagère, elle constitue l’épine dorsale du processus de renouveau global du pays. Pour inscrire la commune dans cette optique, il ne faut pas trop d’imagination, il faut que l’élu soit capable de faire bouger les lignes et se mette à la hauteur des exigences de la fonction vitale. Ce sera une des tâches primordiales et urgentes que doivent garder à l’esprit les futurs prétendants à la gestion des APC.
EL MOUDJAHID

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