Zones franches : Les raisons d’y aller

Zones franches, le décollage ? Le texte de loi définissant les règles générales applicables aux zones franches est présenté au Sénat. La création de ces entités, explique Kamel Rezig, ministre du Commerce, est de nature à exonérer le commerce, entre pays africains membres, des taxes douanières et à augmenter les possibilités d’emploi pour une main-d’œuvre jeune.

Sur ce sujet, Douah Belkacem, universitaire, préconise de «développer les industries de transformation en agroalimentaire et réaliser des petites entreprises en sous-traitance». Aussi, l’universitaire propose de «réaliser une valeur ajoutée importante ainsi que des revenus en devises, de moderniser les systèmes de communication par l’introduction des connaissances mondiales actuelles en informatique, d’élargir l’utilisation des multimédias, vendre l’image de marque de la zone par l’information des opérateurs économiques étrangers à travers nos représentations diplomatiques, et la participation efficace aux expositions et séminaires». Au chapitre des recommandations, M. Douah cite également l’impératif, d’une part, de «revoir le système bancaire algérien», et de l’autre, de «bénéficier des expériences mondiales par la prise en considération des avis et conseils des experts en la matière». En effet, expression par excellence de la libéralisation accélérée des échanges, ces zones apparaissent aujourd’hui comme de remarquables marqueurs de la diffusion de la mondialisation à l’échelle planétaire. Nombre d’États, principalement dans le tiers-monde, en ont fait des outils et des leviers importants, voire décisifs, pour entrer dans le cercle vertueux du développement. Pour les experts, ces zones franches constituent vis-à-vis de l’extérieur, dont les bailleurs de fonds et investisseurs étrangers, un signe fort, celui d’une volonté d’insertion dans les rouages de l’économie mondiale par le biais de l’exportation de biens manufacturés et de services. Considérés comme des lieux de facilitation essentiels le long de la chaîne logistique, les zones franches commerciales sont dotées, pour les plus dynamiques, des infrastructures de transbordement et de stockage les plus modernes, notamment pour traiter les conteneurs. Les sociétés d’import-export et les transitaires peuvent y décharger librement, sans droits de douane ni taxes et avec des formalités réduites, toutes sortes de marchandises importées dans l’attente de leur réexportation. Notons par ailleurs que l’augmentation des zones franches dans le monde a conduit à la création, en 2014, de l’Organisation mondiale des zones franches, qui favorise les échanges de vues, de bonnes pratiques, de données et d’expertises. Sur ce sujet, le ministre a souligné que la création de l’organisation des zones libres africaines constitue une liaison avec les zones économiques africaines et une plateforme d’échange des différents modèles de développement des zones économiques en Afrique, regroupant actuellement 37 pays africains. «Le Gouvernement, explique M. Rezig, procède à la facilitation des activités dans ces zones, et ce, à travers la mise en place d’une série d’incitations, à l’instar des infrastructures, des exonérations douanières et fiscales et des procédures administratives simplifiées, utilisées comme l’un des outils des politiques du développement économique national. Ces zones cherchent actuellement à attirer les start-up et les sociétés étrangères dont les produits sont destinés essentiellement à l’exportation».

Fouad Irnatene

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