
Reportage réalisé par : Fouad Daoud
- 1976 est l'année de la mise en service de la zone industrielle de BBA.
- Superficie : 179 hectares. Nombre de lots : 177. Entreprises domiciliées : 96.
- Secteur public : 08. Secteur privé : 88
- La région a été choisie pour la réalisation d’une usine de fabrication de voitures.
Cernée entre la RN 5 qui donne vers l’est du pays et la RN 45 véritable portière du sud et la voie ferrée, tribune idéale pour les produits, la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj est l’une des importantes du pays. Assurant une production industrielle variée, elle est un levier important en matière d’emplois, de création de richesses et même d’exportation. La satisfaction des besoins du marché national est aussi un de ses défis. On parle beaucoup de la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj. En fait, il y en a deux, l’une ancienne et l’autre nouvelle qui porte le nom de Mechta-Fatima, puisqu’elle est située sur ce lieudit. On peut aussi évoquer une troisième même s’il s’agit de la zone d’activité communale qui abrite plusieurs unités en son sein. D’ailleurs, seule la route sépare les deux entités. Mais aucun lien organique n’associe les trois sites. ils sont différents. Alors que l’ancienne offre une image séduisante, les deux autres souffrent du manque d’aménagement et même de l’absence de sécurité. Seule la première assure les conditions nécessaires pour un investissement sécurisé et sans tracas. Il faut dire qu’à l’évocation du nom de zone industrielle, les esprits vont directement à cet espace connu de tous que nous avons décidé de visiter qui est au-devant de l’actualité ces jours-ci. Les commentaires se sont accélérés à propos de cet espace, avec le choix de la région pour la réalisation de l’usine de fabrication de voitures de marque Cherry. un choix qui permet de diversifier l’activité industrielle dans la wilaya pour englober la fabrication mécanique. La wilaya, réputée pour son industrie électronique, a enregistré, avec le temps, un enrichissement des gammes de produits qui sont réalisés sur son territoire. Les industries agro-alimentaires restent, cependant, le domaine qui promet le plus, non seulement pour le besoin important pour ses produits, mais aussi pour les capacités de la wilaya. Celle-ci était, rappelons-le, à vocation agricole. Jusqu’à maintenant, elle réalise des chiffres conséquents dans ce domaine, notamment pour le lait et les viandes où elle occupe l’une des premières places au niveau national. Mais au début de sa création, les options était limitées, le nombre des entreprises aussi. Même leur nature juridique n’était pas diversifiée.
Les matériaux de construction dominent avec 21% des entreprises
Pour l’histoire, l’ancienne zone a été aménagée dans la wilaya dans les années 70, dans le cadre de la politique d’industrialisation adoptée par les pouvoirs publics de l’époque. Trois grandes unités publiques occupaient l’espace. Il s’agissait de l’ex- SONIC, devenue EMBAG, qui exerce jusqu’à maintenant, ANABIB, qui est dans la même situation, et la SPDE, qui est une filiale de l’ERCE. Cette filiale spécialisée dans l’amiante a été dissoute il y a quelques années. Peu à peu, le secteur privé s’est installé, profitant de l’augmentation du portefeuille foncier consacré au secteur et de la cession des actifs des entreprises locales. Il est actuellement majoritaire que ce soit pour le chiffre d’affaires engrangé ou même pour l’emploi créé. Le visiteur du site peut le remarquer avec les tableaux d’affichage qui annoncent au fil des routes qui longent les différents espaces, des sociétés spécialisées dans différents domaines. Les secteurs d’activités dominants restent les matériaux de construction avec 21% des entreprises. Viennent ensuite l’électronique et l’électricité avec 10%. L’agro-alimentaire est en troisième position avec 9%. Mais des secteurs comme le textile, la métallurgie, le papier et le plastique sont également présents. En plus de cet effort en matière d’orientation, les services de l’entreprise chargée de la gestion de la zone ont mis l’accent sur la voirie et l’éclairage public pour faciliter l’accès au site. Bien sûr les besoins des entreprises domiciliées dans la zone, qui sont près d’une centaine, sont plus importants que ces aspects même s’ils sont utiles. Pour assurer le fonctionnement de leurs machines, elles nécessitent des réseaux d’eau potable, d’assainissement, d’électricité et de gaz. Si ces réseaux existent, la question de l’alimentation pour le premier chapitre n’est pas au rendez-vous pour les opérateurs que nous avons rencontrés. Pour les autres questions, ils n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction, annonçant avoir dû effectuer des forages pour avoir les quantités voulues.
Du règne du public à la domination du privé
Le quota alloué par l’ADE est insuffisant pour couvrir la consommation élevée des opérateurs. La direction de l’entreprise, qui dépend de l’URBAS Sétif, partage cette préoccupation comme l’a noté sa première responsable, Mlle Linda Boudchicha, dans l’entretien qu’elle nous a accordé. La même responsable, qui assure que les contacts sont permanents avec les opérateurs, affirme que les problèmes posés sont pris en charge rapidement pour faire en sorte que ce véritable poumon de la wilaya puisse continuer à fonctionner. En effet, la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj joue un rôle prépondérant dans la vie économique et sociale de la région. Il suffit de suivre la fréquentation du site pour se rendre compte de ses dimensions. Quelle que soit la branche d’activités, ils sont par milliers à sortir chaque soir du site, provoquant un mouvement indescriptible de personnes et de voitures à la sortie sud de la ville. Si les commerces fonctionnent et que les services tournent c’est grâce à ce site qui est utile, il faut le noter, même pour les autres wilayas. La zone industrielle de Bordj Bou Arréridj est prise d’assaut quotidiennement par des centaines de camions qui chargent des marchandises diverses pour les quatre coins du pays. La wilaya de Bordj Bou Arréridj participe par le biais de cet outil important au développement du pays. Dans chaque maison réalisée en Algérie, il y a un matériau de construction, un meuble ou un article électroménager fabriqué à Bordj Bou Arréridj. La position de carrefour de la wilaya, qui se trouve entre l’est et le centre, le nord et le sud, a arrangé cet impact certain. Sa liaison avec les grands axes de transport a fait le reste. La wilaya est traversée par plusieurs routes nationales et surtout l’autoroute est-ouest, sans oublier la voie ferrée. Celle-ci passe, d’ailleurs, par la zone industrielle, constituant ainsi une tribune idéale pour les entreprises implantées sur le site. Bordj Bou Arréridj disposait même d’un port sec avant que le site ne soit fermé pour des raisons obscures. L’apport de la wilaya pour l’économie nationale, dont elle est l’un des pôles essentiels, ne s’arrête pas là.
Elle participe même aux efforts de promotion des exportations hors hydrocarbures concrétisant les orientations du gouvernement dans ce domaine. Quand on évoque ce dossier, on cite volontiers Bordj Bou Arréridj. Au début, il s’agissait surtout de produits électroniques. Mais après, d’autres articles se sont joints à la liste, assurant un chiffre d’affaires conséquent en devises fortes à la wilaya. Ils ont pu s’imposer sur les marchés internationaux. On peut donner l’exemple des matériaux de construction, des produits alimentaires et même des extraits chimiques comme le chlore. Cette réussite ne peut cacher, toutefois, l’obligation pour les entreprises locales d’améliorer leur compétitivité pour se maintenir à ce niveau. La zone où elles sont implantées est pour beaucoup dans ce résultat, tout comme les défis qui les attendent. une zone qui a accompagné les différentes étapes de l’économie du pays. Elle est même un témoin privilégié de l’évolution de cette dernière.
F. D.