Projet Solar 1.000 MW, Boukhalfa Yaici, Directeur général de Green Energy Cluster Algeria : «Le temps est à l’action»

Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane, a déclaré que le projet Solar 1.000 MW permettra, dans un premier temps, de produire près de 2.200 gigawattheures (GWh) d'énergie électrique par an, avec un taux de contenu local de pas moins de 30%. La première étape de ce projet permettra de créer jusqu'à 5.000 emplois directs et de maintenir plus de 550 millions de m3 de gaz naturel/an, soit 100 millions de dollars/an au minimum. A propos de la promotion du contenu local, Pr Boukhalfa Yaici, directeur général de Green Energy Cluster Algeria (GRP) a déclaré à El Moudjahid que l'idée est que les produits et services fournis localement peuvent être intégrés dans l'offre de 1.000 MW. «L'intégration ne peut pas être globale et systématique. Il y aura des taux qui vont être différenciés, comme par exemple les panneaux solaires, la câblerie et les structures où les opérateurs ont les capacités nécessaires pour combler les besoins du marché à 100 %, ce qui n'est pas le cas pour les panneaux photovoltaïques dont les producteurs locaux peuvent atteindre 20 à 30 % de part du marché, d'où l'importance des mesures d'accompagnement pour pouvoir donner un chance aux acteurs locaux de répondre aux besoins de marché national», a-t-il expliqué. Pour notre expert, l'objectif escompté n’est pas uniquement les 1.000 MW mais le projet, «plus ambitieux», de 15.000 MW. «Donc, a-t-il poursuivi, c'est la démarche de mise en place de 1000 MW par an qui va réellement se mettre en place. Ce sera une opportunité importante pour l'industrie et les services locaux.» Le Pr Yaici, se disant confiant, a déclaré : «Nous avons une carte à jouer pour inviter les investisseurs internationaux à venir s'installer en Algérie. La promotion de la production algérienne va donner la possibilité au tissu industriel de se consolider et se développer. Il ne faut pas omettre que l'objectif derrière le lancement de ce mégaprojet est la création d'emplois. La mise en exergue du contenu local permettra à l'écosystème industriel algérien de se mettre durablement en place. Nous avons donc là tous les éléments qui vont prendre une place. Chacun devra jouer son rôle dans cette chaîne de valeurs.» Réaliste dans l'analyse qu'il propose, le Directeur général de Green Energy Cluster Algeria considère qu’il faut «laisser le temps au temps» car la mise en place de MTEER ne date que de juin 2020. «Il faut admettre que c’est un département qui a démarré de zéro. Il a fallu qu’il se structure. Ensuite, il y a la mise en place des outils et le déploiement des programmes», a-t-il fait remarquer. Rappelant les outils mis en place pour réussir le cap, il souligne la création de la société SHAEMS pour le déploiement de projets de 15.000 MW et aussi le rattachement de l’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l'Énergie (APRUE) au ministère de la Transition énergétique pour s’occuper de toute la partie relative à l'efficacité énergétique, ainsi que la réappropriation des fonds qui concernent la gestion des énergies renouvelables. Le Pr Yaici estime que le «temps est désormais à l'action» et juge «impératif» de réussir les premiers pas de ce projet.

Tahar Kaidi

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