Période post-COVID : Rush sur les compléments alimentaires

La directrice du Centre national de toxicologie (CNT), docteur Alam Nadia, a souligné l'importance du contrôle des aliments pour la protection des consommateurs. Précisant qu'il est important de «réduire les coûts de la prise en charge des consommateurs, en agissant sur la prévention en amont». A ce titre, elle explique que la «consommation des compléments alimentaires a augmenté en Algérie depuis la période de la Covid-19». «Le complément alimentaire n'est pas un médicament qui obéit à un cadre réglementaire». Aussi, il y a des risques alimentaires qui peuvent nuire à la santé des consommateurs.
Car, l'on peut introduire frauduleusement dans des compléments alimentaires des produits médicamenteux qui constituent un danger pour certains malades. D'où la nécessité des expertises et contre-expertises pour analyser des produits. Aussi, un plan de surveillance est nécessaire, a-t-elle argué. Elle citera également l'exemple du plomb dans les épices, d'une poudre cancérigène destinée à l'alimentation des dindes, ce qui a nécessité un contrôle au niveau du CNT pour garantir la santé publique. Ainsi, estime-t-elle, il est nécessaire d’assurer la protection des aliments, recommandant une «collaboration intersectorielle», en dehors de la gendarmerie nationale et la police, ainsi que la mise en place d'un «réseautage des laboratoires privés et publics et même étrangers», mais aussi un «contrôle officiel».
La chef de département par intérim, chargée des relations extérieures et de la valorisation des résultats de recherches du Centre de Recherche Scientifique et Technique en Analyses Physico-Chimiques (CRAPC), docteur Ouahabi Yasmine, est longuement revenu, lors de sa présentation du CRAPC, sur le potentiel que dispose le centre dans le domaine de l'analyse physico-chimique et recherche scientifique. Ajoutant que les activités d'analyse et de test du CRAPC sont conformes à la stratégie du gouvernement qui repose sur la garantie de la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale. Pour sa part, le professeur Khodir Madani, président du CRTAA (Centre de Recherche en Technologies Agro-alimentaires), a indiqué que l'Algérie dispose de 60 centres de recherche tous secteurs confondus. L'intervenant a indiqué que le montant des importations en agroalimentaire varie entre 8 et 10 milliards de dollars, ce qui exige un niveau de contrôle et d'analyse de niveau, a-t-il dit. Sans parler des aptitudes de production agricole algérienne qui varient entre 25 et 30 milliards de dollars, dénotant que le marché de l'analyse nationale devrait tourner entre 100 millions de dollars à 500 millions de dollars. Les 19 centres de recherche du ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en Algérie, dont le CRTAA, le CRAPC, le CRBT, le CRSTRA, offrent d'immenses «opportunités au secteur du contrôle de qualité, en apportant l'expertise de haut niveau et des équipements de dernière génération, ainsi que les mécanismes et cadres pour la mise en place de ses approches, via les incubateurs, accompagnement de startups, filiales d'expertise et bureau de conseil», a-t-il ajouté. Il a souligné, à l'occasion, l'importance de l'accréditation des paramètres pour étalonnage des équipements et certification des produits. Cette approche apportera une valeur ajoutée pour le produit et la production nationale, a-t-il certifié. Enfin, le représentant des douanes a axé sur le rôle des services douaniers et le couloir vert pouvant assurer la qualité et la protection des produits importés, appelant à la nécessité de fournir des «autorisations» pour l'acquisition des équipements d'analyses universitaires par la tutelle. Au cours de cette réunion, les participants ont pu profiter de l'expérience, notamment du laboratoire BMS de production d'équipements et de lampes électriques, ainsi que l'expérience du laboratoire européen de transformation des herbes médicinales en compléments nutritionnels pour soutenir la médecine douce, ainsi que l'expérience pratique de l'un des laboratoires privés d'analyse de la qualité qui a pu obtenir l'accréditation ISO 17.025 en 2018 par l'Autorité algérienne de certification Algerac. L'Association s'est intéressée aux préoccupations des opérateurs économiques présents dans la salle et a promis de prendre en charge leurs doléances.

Samia B.

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