L'industrie pharmaceutique fait partie des principaux secteurs sur lesquels l'État mise, pour réaliser la relance économique et la diversification de l'économie nationale. Il faut savoir que le développement de ce secteur est inscrit au titre de la sécurité nationale dans son large concept, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire, hydrique, sanitaire et énergétique. L’accès aux soins et le droit à la santé ont toujours été la préoccupation principale de l’État, et ceci a été confirmé et renforcé suite à l’avènement de la Constitution de 2020. Le secteur fait partie des industries manufacturières à haute valeur ajoutée, en plus de la grande rentabilité caractérisant le marché du médicament qui relève des marchandises sur lesquelles la demande est inélastique (le prix n'est pas impacté par le changement de la demande, notamment pour les médicaments des maladies chroniques).
Le marché pharmaceutique algérien a également progressé dans le secteur privé. Le réseau des officines privées assure une couverture pharmaceutique qui s'est élargie progressivement à travers tout le territoire national, en respectant l'objectif prioritaire concernant la disponibilité et l'accessibilité aux médicaments essentiels, tout en luttant contre les pénuries. En plus d'accompagner le développement du secteur, en garantissant la disponibilité, la sécurité et l’accessibilité au médicament, l'Algérie ambitionne d'exporter une partie de sa production, notamment vers les pays africains.
Solidement implanté en Algérie, son développement a été régulier, et s'est accéléré depuis les années 1980. Le tout porte à croire que le plan de développement du secteur devra mener à terme les réformes du système de santé et de la politique pharmaceutique, pour promouvoir les soins de santé primaires et l'accessibilité des populations aux produits pharmaceutiques, notamment aux génériques. Au lendemain de l’indépendance, l'Algérie importait pratiquement la totalité des médicaments nécessaires à la population. Les grandes orientations du système de santé ont placé le développement du secteur pharmaceutique sous toutes ses composantes parmi les priorités stratégiques de l'État, et la fabrication locale des différentes formes pharmaceutiques a vu le jour progressivement, grâce à des unités industrielles qui permettent de couvrir plus de 70% des besoins du pays en médicaments.
Il existe 196 unités de production agréées. Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique algérienne entre dans une nouvelle ère, celle de la production de médicaments à forte valeur ajoutée, issus de la biotechnologie, à l’exemple des anticancéreux et de l’insuline, et ce malgré la pression incontestable de certains lobbies.
L’industrie pharmaceutique algérienne constitue aujourd’hui un secteur important et stratégique pour l’économie nationale.
Farid Bouyahia
