
«L'inclusion financière doit s'appuyer sur l'implication de l'ensemble des acteurs de l'écosystème financier national.» Ces propos du directeur général de la Bourse d’Alger remettent en avant l’impératif de la réforme de cette institution appelée à jouer le rôle qui lui est assigné, à savoir le financement de l’économie. M. Yazid Benmouhoub, dans un entretien qu’il nous a accordé, a souligné l’importance que l’offre des produits financiers soit élargie. Dans cette optique, l’ouverture du capital de deux banques publiques par le biais de la SGVB ne peut que contribuer à la dynamisation du marché boursier qui n’a pas encore atteint le niveau de capitalisation suffisant pour pouvoir accompagner l’effort économique. Si, auparavant, «les conditions n'étaient pas favorables à l'émergence d'une bourse des valeurs, il devient, aujourd'hui, important de revoir le modèle de financement de l'économie dans sa totalité, pour l'extraire aux effets de facteurs exogènes sur lesquels nous n'avons pas de maîtrise», en parlant des fluctuations des cours du pétrole. En effet, la stratégie économique du gouvernement à mettre en place dès l’année prochaine, exige un marché financier suffisamment développé pour soutenir la croissance économique. La Bourse «pourrait être ce maillon manquant qui peut jouer un rôle significatif dans le financement des entreprises tout en faisant baisser la pression sur le secteur bancaire qui fait face à une crise de liquidités prononcée», a affirmé dans ce sens, le premier responsable de la Société de gestion de la bourse des valeurs mobilières. Dans cette optique, l’ouverture du capital de banques publiques à travers la Bourse est censée «inciter plusieurs agents économiques à investir en bourse», ce qui contribuerait à mobiliser des ressources complémentaires sur le marché financier au moment où le pays fait face à un manque de liquidités. En fait, «le marché boursier qui manque encore de visibilité et de performance, faut-il l’admettre, peut être une solution aux difficultés que traversent les entreprises qui pourraient recourir aux marchés pour se financer, à travers, soit des augmentations ou de cession de capital, soit par des émissions obligataires». Cela d’autant plus que «le marché boursier ne génère pas d'inflation et permet aux investisseurs de fructifier leur argent et aux chefs d'entreprise de financer leur croissance». En parlant de transparence de la Bourse, le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB), M. Abdelhakim Berrah, lors de son passage dans l’émission LSA Direct du journal Le Soir d’Algérie, en octobre dernier, avait déclaré qu’«une bourse commence à fonctionner sainement à partir de 20 entreprises à peu près», tout en admettant que le marché financier en Algérie n’est pas «très développé», et qu’il «ne reflète pas l’économie nationale». Un constat qui souligne l’urgence de la modernisation de la Bourse dans le sens où elle pourra assumer son rôle économique et drainer l’épargne suffisante pour sa canalisation vers l’effort de développement.
D. Akila