
Le taux de chômage devrait atteindre 14,5% en 2021, en Algérie, pour passer à 14,9% en 2022 contre 14,2% en 2020. C’est ce que prévoit le Fonds monétaire international (FMI), dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales. Un phénomène accentué par les conséquences de la chute des prix du pétrole sur l’économie, mais aussi par l’impact de la crise sanitaire sur le secteur national de la production, causant la perte de milliers d’emplois, plusieurs entreprises ne pouvant pas résister à la crise ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Mais le chômage, dans le cas de notre pays, n’est pas seulement une résultante de la conjoncture car d’autres facteurs influent sur sa structure.
Touchant particulièrement les jeunes, les femmes et les diplômés universitaires, le chômage en Algérie est en effet lié à «un certain nombre de facteurs fondamentaux», qui sont «derrière l'émergence et l'exacerbation du chômage», notamment les conséquences de l'accroissement démographique dans «les domaines de l'éducation et le marché du travail», explique Salima Benyahia, doctorante.
Dans une étude très récente sur «Le chômage en Algérie : caractéristiques, causes et conséquences», publiée dans la «Revue de l’Ijtihad, d’études juridiques et économiques», elle résume les principaux indicateurs et caractéristiques de la problématique du chômage en Algérie. L’auteure de l’étude note, à ce titre, «la présence d’un déficit d’emplois décents et permanents.
L’inadéquation entre l’emploi et la formation. La crise économique et les opportunités d’emploi insuffisantes par rapport à la demande. Les opportunités disponibles sont incompatibles avec le profil des demandeurs en termes de compétences et d’expériences exigées.
L’entrée annuelle de 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi sur le marché du travail (diplômés universitaires, jeunes issus de la formation professionnelle, jeunes en rupture scolaire), et l’inadéquation entre les compétences offertes par le système éducatif et les qualifications exigées par le marché du travail, ainsi que pour la promotion du développement économique local».
Elle relève également «la préférence pour l’emploi dans le secteur public, considéré comme offrant un plan de carrière plus sûr, le manque d’information sur l’offre et la demande d’emploi au niveau local et les inégalités dans la répartition géographique des opportunités d’emploi, le manque d’information, d’orientation et de suivi des bénéficiaires potentiels des mécanismes existants en matière d’entreprenariat».
Dans son analyse, Salima Benyahia indique que le chômage est «relativement limité chez les jeunes de niveau primaire et les analphabètes», mais qu’il est «fortement concentré parmi les sortants de l’enseignement secondaire et les diplômés, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle».
D. Akila