Besoins en gaz naturel du marché national à l’horizon 2033 : Les trois scénarios de la CREG

Au chapitre des recommandations, la Commission préconise, entre autres, «des audits énergétiques des industries grosses consommatrices d’énergie».

La Commission de régulation de l’électricité et du gaz vient de publier le programme indicatif d’approvisionnement du marché national du gaz naturel sur la période 2024-2033. L’évaluation est établie selon les trois scénarios d’évolution par type d’utilisation : besoins en gaz des centrales pour la production d’électricité ; besoins pour la distribution publique. Les autres besoins concernent les clients industriels et les unités de transformation. Les besoins en gaz naturel du marché national pour la période 2023-2033 «ont été évalués pour chacun des trois scénarios de la demande future en gaz naturel (fort, moyen et faible) résultant des différentes trajectoires de croissance socio-économique, des variantes prises en considération pour la réalisation du programme EnR de 15.000 MW ainsi que de la réalisation des programmes publics des DP gaz». Le scénario de référence est le scénario moyen de la demande. Consommation de gaz : 85 milliards de m3 à l’horizon 2033 Pour la détermination des besoins en gaz de la production d’électricité, «trois variantes de développement du parc de production futur ont été étudiées». La première, précise la Creg, «concerne un développement exclusivement en centrales à gaz, elle servira pour évaluer les gains à enregistrer par la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables (EnR) et efficacité énergétique». La deuxième «étudie la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables en photovoltaïque de 15.000 MWc sur la période 2025-2035, soit 12.500 MWc en photovoltaïques à 2033». Quant à la troisième variante, «elle tient compte d’une mise en service de 7.000 MWc à 2033». Les résultats font ressortir que pour la «variante tout gaz», la consommation nationale de gaz à l'horizon 2033 «passerait de près de 53 milliards de m3 en 2023 à près de 85 milliards de m3 (pour le scénario fort), 73 milliards de m3 (pour le scénario moyen) et 62 milliards de m3 (pour le scénario faible)». Dans le cas de la variante EnR 12.500 MWc, la consommation nationale de gaz passerait, pour le même horizon, «à près de 58 milliards de m3 (pour le scénario faible), 69 milliards de m3 (pour le scénario moyen) et 81 milliards de m3 (pour le scénario fort)». Pour la variante EnR 7.000 MWc, variante retenue, la consommation nationale de gaz évoluerait «à près de 60 milliards de m3 (pour le scénario faible), 71 milliards de m3 (pour le scénario moyen) et 82 milliards de m3 (pour le scénario fort)». Le niveau du besoin cumulé en gaz, sur le période 2023-2033, «oscille entre 629 milliards de m3 et 644 milliards de m3 (pour le scénario faible), 699 milliards de m3 et 713 milliards de m3 (pour le scénario moyen) et 773 milliards de m3 et 788 milliards de m3 (pour le scénario fort)». La répartition de la consommation du marché national en gaz par type d’utilisation, entre 2022 à 2033, indique que la concrétisation des programmes des énergies renouvelables d’une capacité de 7.000 MWc en photovoltaïque et d’efficacité énergétique «permettrait d’épargner sur la période de l’étude, un volume cumulé en gaz naturel de l’ordre de 12,2 milliards de m3». Ainsi, le besoin en gaz naturel cumulé sur la période, pour l’approvisionnement du marché national, en considérant la concrétisation de ces programmes, «serait dans le cas du scénario fort de 776 milliards de m3, de 701 milliards de m3 pour le scénario moyen et 632 milliards de m3 dans le cas du scénario faible». Au chapitre des recommandations, la Creg préconise «d’agir pour contenir la croissance de la demande énergétique du marché national» à travers nombre d’éléments. Il s’agit d’une «révision graduelle des tarifs de l’électricité et du gaz ; l’utilisation rationnelle de l’énergie et la maîtrise du schéma énergétique à travers l’élargissement du programme d’efficacité énergétique afin de généraliser l’utilisation de l’éclairage performant, le contrôle et l’étiquetage des appareils, la promotion de l’utilisation de l’isolation thermique dans les différents programmes de logements de l’Etat, le soutien et la promotion des chauffe-eau solaires, notamment dans les zones dépourvues de gaz naturel». Plan d’action pour la réduction des pertes électriques sur les réseaux S’y ajoutent «des audits énergétiques des industries grosses consommatrices d’énergie ; une accélération du rythme de développement des énergies renouvelables ; une mise en œuvre d’un plan d’action pour la réduction des pertes électriques sur les réseaux de distribution et réduction des écarts de comptage du gaz naturel». Dans cette optique, la Creg recommande également l'«encouragement de la cogénération dans l’industrie, l’examen de la possibilité de substitution du gaz par d’autres formes d’énergie pour certains usages des secteurs du tertiaire et du résidentiel, ainsi que la création d’îlots propanes, en particulier dans les zones éloignées du réseau gaz». Notons que dans sa synthèse, la Creg précise que ce programme «a été élaboré en collaboration avec l’ensemble des acteurs du comité de consultation sur les programmes indicatifs représentant les institutions et les opérateurs concernés». L’implication de l’ensemble des acteurs, explique-t-on, «a permis d’élaborer un programme indicatif qui englobe l’ensemble des besoins en gaz naturel du marché national pour la période considérée».

Fouad Irnatene

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