
Salim Iles, directeur général des jeux Méditerranéens Oran-2022, fait le point sur la situation, dans cet entretien accordé au journal
El Moudjahid, 48 heures avant l’ouverture du séminaire d’évaluation des préparatifs des JM.
El Moudjahid :À J-200 de la tenue des Jeux méditerranéens, où en sont les préparatifs ?
Salim Iles : Nous sommes dans la dernière ligne droite. L’équipe actuelle et moi sommes arrivés en 2019. Je peux donc faire le bilan de ce qui a été fait depuis. Nous sommes articulés sur 12 commissions spécialisées qui doivent avancer de manière homogène et équivalente afin d’éviter tout décalage ou retard par rapport à l’état d’avancement. Aujourd’hui, par rapport à l’engagement de l’Etat vis-à-vis du comité international des jeux méditerranéens, nous avons fourni tous les documents, en l’occurrence le manuel technique des 24 disciplines, le manuel antidopage, le manuel médical, le manuel presse et média, le guide-protocole et celui d’accréditation. C'est-à-dire, tout ce qui est contractuel vis-à-vis du CIJM a été livré en temps et en heure dans les trois langues, à savoir l’arabe, le français et l’anglais, afin de valider cette étape-là et pour que le CIJM puisse envoyer les invitations officielles aux différents comités olympiques. Aujourd’hui, nous sommes à une étape très importante qu’est le séminaire des chefs de missions des pays participants, qui sont au nombre de 26, et qui sont là avec leurs délégués techniques des compétitions ainsi que des membres des comités olympiques pour évaluer et élaborer un rapport bien précis sur l’état d’avancement côté infrastructurel et organisationnel. Les 11 et 12 décembre, ça va être des séances plénières, des projections, un exposé, des échanges entre les hôtes d’Oran et le COJ. Les après-midis seront consacrées aux visites sur sites. Il est prévu aussi des manifestations parallèles et un circuit culturel et touristique.
Quelles sont les opérations non encore clôturées ?
Nous sommes arrivés à la phase définitive de tout le travail théorique. Aussi, les cahiers des charges ont été élaborés et toutes les prestations nécessaires au bon déroulement des jeux méditerranéens ont été effectuées et nous sommes en phase de passation des marchés pour le choix des opérateurs et prestataires qui vont
assurer ce volet.
Quels sont les axes concernés par ces marchés ?
Cela concerne notamment la gestion électronique des jeux, la restauration au sein du village méditerranéen, le transport, la cérémonie d’ouverture et de clôture des jeux méditerranéens ainsi que les équipements sportifs qui dépendent du COJ. L’infrastructure et les installations qui dépendent des différents secteurs, ministères de la jeunesse et des sport et de l’habitat, et de la wilaya et l’équipement sportif technique qui va servir la compétition et qui dépend du comité d’organisation. les espaces d’accueil doivent être équipés pour 24 disciplines. Les cahiers des charges ont été élaborés et signés et nous attendons l’attribution définitive de ces marchés.
Y a-t-il un échéancier pour la finalisation de ces procédures ?
Il y a un échéancier par rapport aux passations de marchés. Le seul marché contractuel avancé par le CIJM est l’ouverture des inscriptions en ligne le 17 janvier 2022 pour le centre technologique, et les accréditations et les inscriptions sportives se feront à partir de cette date. C’est la seule date butoir que nous avons vis-à-vis du CIJM. Mais on souhaiterait finir cela bien avant cette date afin que les prestataires soient identifiés et commencent à faire leur travail de préparation en vue de réussir ces jeux méditerranéens.
Est-ce que le nombre de participants et de personnes qui viendront à Oran à l’occasion de ces JM est connu ou pas encore ?
Nous avons une estimation par rapport aux étapes précédentes qui est de l’ordre de 4.000 à 4.500 athlètes, toutes disciplines confondues (délégations sportives, accompagnateurs, staff, etc.) La majorité sera hébergée au village méditerranéen. Les officiels, les juges et les arbitres seront hébergés dans des hôtels 4 et 5 étoiles.
Concernant l’encadrement, combien d’éléments seront mobilisés ?
Il y a les permanents du comité d’organisation qui sont au nombre de 95 et, bien sûr, nous ferons appel au personnel de soutien provisoire qui s’occupera de la manutention et des opérations d’intendance. nous aurons entre 4.000 et 6.000 volontaires mobilisés pour les différentes tâches durant l’évènement, actuellement répertoriés et en formation, qui seront dispatchés en fonction des besoins de chaque commission.
Ils bénéficient d’une formation générale et d’une autre spécifique à la commission à laquelle ils seront affectés. Ils sont la vitrine de ces JM-2022 et nous espérons, à travers eux, donner la meilleure image d’accueil et de professionnalisme de ces jeux.
Quand commencera la phase d’expérimentation des sites et les essais techniques ?
Au niveau du stade, les essais ont déjà commencé et il faut espérer qu’à partir du 31 mars, nous commencerons les essais dans le nouveau complexe nautique et sur les annexes d’athlétisme ainsi que les salles omnisports. Les cellules techniques de pilotage, composées des chefs d’unités, des directeurs de compétition et de leurs staffs, sont constituées et ont déjà commencé la formation... les choses se précisent.
Parlez-nous du séminaire qui s’est déroulé à Oran les 11 et 12 décembre.
Il s’agit du séminaire des chefs de missions. C’est une tradition dans tous les grands évènements sportifs de tenir un séminaire destiné à donner toutes les informations nécessaires concernant la manifestation et répondre aux interrogations, s’il y en a, et rassurer, s’il y a lieu de le faire, quant à l’état d’avancement et l’organisation. Ce sont les chefs de missions qui vont accompagner les délégations pendant les jeux.
Ils vont choisir leurs lieux d’hébergement et s’enquérir des sites d’entraînement.
Il était programmé au mois de septembre mais pour des raisons liées à la crise sanitaire, il devait éventuellement se tenir en visioconférence, mais à la demande du CIJM, nous l’avons reporté à décembre, et tant mieux car dès le départ, nous voulions qu’il se tienne en mode présentiel car nous sommes convaincus qu’il n’y a pas mieux qu’un travail sur le terrain pour s’enquérir de la réalité d’avancement des préparatifs et donner la meilleure image de la ville d’Oran.
Nous sommes conscients qu’il y a une campagne de désinformation pour nuire au travail du comité d’organisation et surtout aux efforts et aux gros moyens déployés par l’Etat pour réussir ces jeux.
Justement, est-ce qu’on peut rappeler l’investissement public global mobilisé pour l’évènement ?
Vous savez, en réalité, cette étape des jeux méditerranéens est venue assoir un programme quinquennal, car il y avait des projets inscrits dans le cadre du développement de la wilaya d’Oran et l’accent a été mis sur ces jeux pour finaliser ce programme.
Les derniers chiffres que j’ai en tête est que l’effort financier totalise un montant global de l’ordre de 800 millions de dollars, y compris la nouvelle aérogare d’Oran et les réseaux routiers, tout ce qui englobe le développement de la ville et pas seulement les jeux méditerranéens. Ce qui est encore plus important c’est l’héritage de la ville d’Oran de ces jeux méditerranéens. Par ailleurs, comme en 1975, ces Jeux constitueront une opportunité pour relancer le sport national pour les années à venir.
A. S.