
Parmi les points essentiels de la loi n° 22-18 relative à l’investissement, figure la création de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), véritable institution pivot chargée de mettre en œuvre la politique de l’investissement du pays.
L’ouverture par l'AAPI de la plateforme numérique consacrée au foncier économique marque une nouvelle étape. En quoi cette plateforme contribuera-t-elle à la relance de l'investissement productif et surtout à garantir la transparence dans l'acte d'investir qui, jusque-là, a été pour le moins défaillante ? Contacté par nos soins, l’expert économique, Boubekeur Sellami, considère que le «problème du foncier est difficile pour l'investissement en Algérie, étant donné qu'il constitue le maillon le plus important dans la concrétisation de tout projet industriel, agricole, touristique ou de services».
D’autant plus, dit-il, que les «pratiques antérieures donnaient à l'investisseur une mauvaise image du foncier». Selon lui, l'obtention de l'assiette pour réaliser le projet est devenue un registre du commerce pour les spéculateurs et un moyen de négociation et de pression pour certains responsables des administrations, ce qui a conduit de nombreux investisseurs à s'abstenir d'investir. Pis encore, cette question est devenue un véritable et lourd problème, voire un obstacle pour l'économie du pays.
Par conséquent, l’expert estime que le fait d’avoir «revu les lois et les textes réglementaires qui régissent le foncier économique, aura un impact positif sur le lancement réel d'un investissement basé sur la transparence et l'égalité entre les investisseurs.
Et ce, en fonction des assiettes disponibles au niveau national avec les mêmes opportunités et chances, selon une étude réelle pour le projet.
Aussi, dit-il, le «processus de lancement de la plateforme électronique est considéré comme la véritable clé du succès de l'investissement, mais sous conditions».
En premier lieu, la plateforme doit être facilement accessible et simple à utiliser à tout moment sans complications ni difficultés. Ensuite, appliquer le principe selon lequel le premier arrivé sera le premier servi, afin d'obtenir la justice dans l'attribution du foncier et éliminer le favoritisme.
Il ne faut pas non plus compliquer les démarches administratives qui précèdent le processus d'octroi de l'assiette. Quoi qu’il en soit, il ne doit pas y avoir une multiplicité d'organismes qui prennent la décision d'octroyer le foncier. L'AAPI est la seule à prendre la décision. Il convient alors d'assurer un suivi strict et rigoureux du processus de réalisation du projet et de l'application de la loi et des sanctions à l'encontre de toute personne contrevenant aux textes légaux et réglementaires.
Enfin, allouer une partie du foncier au secteur des services, qui est absent dans les textes réglementaires, sachant qu'il s'agit d'un secteur important qui a besoin d'une part du foncier d'investissement.
L’expert économique pense que le cercle de la gestion du foncier d’investissement est bouclé, en la mettant sous la main de la numérisation. Mais aussi en la libérant des mains de la bureaucratie, du favoritisme et de la merci de l’administration, des lobbies et des spéculateurs, a-t-il conclu.
Samia B.