
De notre envoyée spéciale : Sihem Oubraham
Placée sous le thème «Aperçu global de l’Est à l’Ouest des arts islamiques», la treizième édition du festival international de l’enluminure et de la miniature a pris fin, vendredi dernier, au centre des études andalouses à Tlemcen. Cette clôture a été marquée par un hommage rendu à notre confrère Amine Chikhi, photographe de presse, qui nous a quittés il y a quelques jours.
Après trois jours d'ateliers, sessions de formation, rencontre scientifique et un concours international ont été les principaux axes de cette manifestation culturelle qui œuvre pour le partage et tisser des ponts entre les différentes écoles mondiales de ces arts d’exception et de l’école algérienne. Malheureusement, le concours concernant la miniature a été annulé, une décision prise par le président du jury, M. Aboubakeur Sahraoui, qui a déploré le niveau des participants : «nous avons décidé d'annuler la catégorie miniature car nous estimons que le niveau des participants n'est pas à la hauteur de nos attentes.» Justifiant que «les participants confondent entre la miniature et l'aquarelle», M. Sahraoui a expliqué que «la miniature est un travail minutieux qui nécessite beaucoup de travail». Ainsi, les membres du jury du concours de la miniature et l’enluminure, composé de Boubakeur Sahraoui, Ahmed Khalili, Mohsen Akamuri et Chahinez Bisar ainsi que Farid Abdelati, ont décidé exceptionnellement de décerner uniquement trois prix en enluminure et un prix encourageant à un participant en art de miniature, estimant que le niveau en cette discipline artistique est inéligible et nécessite davantage d’efforts de la part des participants. La cérémonie de clôture s’est achevée avec la décernassion des prix aux lauréats du concours. En effet, le premier prix a été décerné à l’Iranienne Fatima Zarii, alors que le second a été octroyé équitablement à Selma Anfif d’Algérie et Tayba Khadabenda d’Iran, quant au troisième prix, il a été partagé par le participant du Pakistan Zein El Moujib et Mohcen Akamiri d’Iran. En outre, l’encouragement a été attribué au miniaturiste algérien Nadjib Mahmoudi. Dans son allocution à cette occasion, Samia Kaderine, commissaire du festival, a déclaré : «en plus de la journée d’étude qui a abordé l’art palestinien, plusieurs œuvres d’artistes algériens présentes dépeignent les souffrances que subissent nos frères palestiniens.» De son côté, le représentant de la ministre de la Culture et des arts, M. Belhadj Tahraoui, directeur de l'école supérieure des beaux-arts, a affirmé que «l’ensemble des œuvres exposées durant le festival a constitué une mosaïque reflétant les expériences des différentes écoles» et, ajoute-t-il, «une diversité d'influences et d’idées qui a démontré la richesse et la force de ces arts à traduire les événements historiques, idées et sensations». La participation des jeunes beaux-artistes, selon lui, dans ces rencontres est une opportunité pour les propulser vers de nouveaux horizons, et ils pourront ainsi prendre le relai et honorer notre patrimoine dans un futur proche». Pour sa part, Amine Boudefla, directeur de la culture de la wilaya de Tlemcen, a souligné l'importance de l'organisation de ce festival dans la wilaya de Tlemcen, capitale éternelle des arts islamiques. «l'art de la miniature est un trésor des arts islamiques qui porte en Algérie les plus grandes empreintes d’artistes leaders, comme les frères Racim et leur élèves contemporains, à l’exemple de Bachir Yelles et Mohamed Said Chérifi qui ont fait de l’Algérie une des références de cet art authentique», a-t-il rappelé. Le premier responsable du secteur de la culture dans la wilaya de Tlemcen rappelle, dans ce sillage, que la ville des zianides «recèle plus de 70% du patrimoine islamique en Algérie. Son architecture et son riche passé sont témoins d’un art ancien». Des attestations honorifiques ont été décernées à tous les participants qui ont déclaré unanimement avoir beaucoup appris durant ce festival et qui sont venus d’Iran, de Turquie, du Pakistan, d’Indonésie, de Syrie ainsi que d'Égypte et de l'Irak.
S. O.