Rencontre des prix littéraires à Tlemcen : Elargir le champ d’exploration

De notre envoyé spécial A. Bellaha

A la forte symbolique car évocateur d’une histoire et témoin de la présence d’une civilisation, le palais El Mechouer, qui a abrité la rencontre des prix littéraires, ne pouvait qu’inspirer l’assistance composée, de surcroit, d’hommes de lettres, d’écrivains et de poètes, pour approfondir la réflexion et animer davantage le débat autour de cet objectif principal à atteindre, à savoir la promotion et l’encouragement de la créativité littéraire. «On ne peut que méditer devant la splendeur de l’architecture de cet ouvrage et s’interroger d’une certaine manière sur la grandeur et l’esprit d’innovation de ses concepteurs pour à propos s’imprégner de leur vision lors de cette manifestation et s’intégrer dans une telle projection», devait souligner le directeur général de l’agence algérienne pour le rayonnement culturel, M. Harz Allah Houssem, lors de son allocution d’ouverture, au demeurant conforté par le déroulement de l’événement dans la capitale des Zianides, cette cité de l’art et du savoir, si détendue par la convivialité de l’espace … La présence de quelques écrivains de renom, à l’instar de Sari Mohamed ou de Abdelhamid Bourayou et autres, a donné également de la résonance pour accrocher ces jeunes universitaires et auteurs présents et attribuer de la hauteur à cette rencontre qui se voulait une forme d’échanges des expériences et un traitement aussi d’un certain nombre de thèmes liés à l’art de l’écriture, à la critique littéraire, au récit, au roman, à la poésie populaire et surtout aux prix littéraires décernés et leur impact dans la valorisation d’une notion de culture… Les critères de discernement et de distinction furent, entre autres, l’objet de la première conférence animée par MM. sari et Bourayou pour traiter toute la problématique du sujet et rappeler la définition des règles du jeu techniques à observer et de la conduite à tenir dans la sélection. Deux jours durant, la salle des conférences du palais s’est érigée en une tribune pour revendiquer une continuité dans les innovations et les œuvres, une stabilité dans l’instauration de ces prix, à l’effet non seulement de matérialiser une élévation de la créativité dans la présentation des œuvres, mais aussi explorer le riche patrimoine national dans tous ses volets. En clair, véhiculer au mieux l’image du pays aux énormes et diverses potentialités et s’ouvrir sur un monde perpétuellement en évolution. «Il s’agit de promouvoir cette notion littéraire aujourd’hui et d’accompagner ces jeunes talents dans leur innovation et leur créativité. Multiplier les prix reste une initiative louable pour la diversification et la richesse après ceux d’Ali-Maâchi, Mohamed-Dib, Assia-Djebbar, élargissant un champ d’action et permettant d’explorer surtout d’autres domaines artistiques», déclare l’écrivain Sari qui se projette dans une notion de conquête d’universalité et imposer une présence dans le monde. Le prix Nobel de la littérature reste une aspiration profonde de nos hommes de lettres après notamment les distinctions au plan maghrébin et arabe. De telles préoccupations et attentes sont également partagées par l’écrivaine et poétesse Sekkat Zineb. Des ambitions sont donc affichées et notifiées à travers ces recommandations issues de cette rencontre qui se veut aussi un désir d’établissement d’une relation avec le public et un enrichissement des bibliothèques du pays. La volonté de l’agence algérienne est forte pour atteindre de telles perspectives et valoriser au mieux les œuvres littéraires qui doivent s’inspirer d’une originalité et d’une authenticité et relater la réalité et l’immensité de la richesse de cette vaste partie de l’Afrique. Une Algérie, de surcroit, ouverte au progrès et à la modernité et en mutation pour se reposer fondamentalement quant à son développement sur les compétences et le savoir-faire de son élite. L’ouverture des travaux de cette rencontre des prix littéraires a été marquée par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des martyrs de Ghaza. Dans l’émotion, la manière fut forte pour exprimer un soutien à la population civile de cette cité sous les bombardements de l’Etat sioniste depuis des semaines, en dépit de tous les appels lancés par les organisations humanitaires et les peuples du monde. Un soutien et une défense d’une cause noble qui est le droit à la vie d’un peuple palestinien sous l’occupation depuis des décennies, sous le regard passif, voire complice parfois, d’institutions du monde. Ecrivains et poètes se manifestent, une nouvelle fois, pour saisir l’opportunité et se démarquer de cet ordre établi balayant les notions universelles de justice et de paix. Ils se sont inscrits dans le mouvement de contestation d’un monde évoluant à deux vitesses.

A. B.

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