Sur les traces des premiers hommes : Une invitation au voyage

De notre correspondant : F. Daoud

Un jour que nous revenions de Tamanrasset, une touriste belge, qui était dans le même avion que nous, contemplait le paysage qui s’offrait à elle à travers le hublot. Avant l’atterrissage, l’avion s’est attardé autour de la Mitidja comme pour marquer l’esprit de la touriste qui s’est écriée : «C’est vert !». Mais ce n’était pas apparemment le seul coin qui l’a impressionné, puisqu’elle s’est retournée pour poser cette question lourde de sens : «Expliquez-moi comment l’Algérie est classée parmi les pays pauvres. Vous avez tout. Le désert, le pétrole, les plaines, les montagnes.» Pour lui répondre, il fallait tout un cours d’histoire.
Mais ce que l’on peut retenir de cette remarque c’est la richesse de la nature dans notre pays que résume justement le voyage entre Tamanrasset et Alger, qui sont les limites de l’extrême Nord et de l’extrême sud. Comme elle l’a rappelé, l’Algérie dispose de montagnes volcaniques, le Hoggar et le tassili en l’occurrence. Son désert est varié avec une partie composée de sable, à savoir l’erg, et une autre faite de pierres; la Hmada. Il est d’autant plus riche qu’il renferme du pétrole et du gaz, visibles grâce aux torches de Hassi Messaoud et Hassi Rmel. Le nord ne manque pas, lui aussi, de variétés avec les chaînes montagneuses, les plaines et les côtes. La steppe, couverte de plantes comme l’alfa, sépare les deux espaces. Un impressionnant barrage vert la domine pour signifier la fin du désert. Mais il n’y a pas que la nature qui est riche dans ce véritable pays-continent, le plus grand en Afrique.
L’Algérie se distingue par un patrimoine matériel et immatériel des plus conséquents. A cause de son séjour limité, la touriste d’origine belge a eu une idée d’une partie de ce patrimoine à travers Tamanrasset. Si elle avait poursuivi son périple, elle aurait été surement plus impressionnée. Toutes les régions qu’elle a survolées renferment des monuments qui témoignent de l’importance des civilisations qu’elles ont vécues à travers l’histoire.
A propos d’histoire, l’Algérie est l’un des pays qui a été habité par l’humanité au début comme le montrent les gravures rupestres du tassili, qui ne sont pas malheureusement visibles à partir d’un avion. Beaucoup de visiteurs viennent spécialement à la découverte de ces premiers pas de l’humanité.
Dans ces tableaux grandeur nature, l’homme de l’époque a donné aux générations futures une idée sur sa vie et même les animaux qui l’accompagnaient.
Mais la civilisation touareg, pour rester dans la région, ce n’est pas seulement ces gravures. C’est aussi une tenue vestimentaire typique, une danse spéciale et des bijoux, pour ne citer que ces éléments qui émerveillent tout aussi.
Plus loin... à Ghardaïa, c’est une autre ambiance, d’autres couleurs et un autre style. La vie mozabite force le respect par son originalité.
Une organisation parfaite qui fait qu’il est rare qu’une querelle éclate dans les parages. Quant à l’architecture, elle est tellement unique qu’elle fait l’objet d’études de tous les instituts d’architecture, notamment le ksar des Béni Isguen. On peut dire autant pour chaque région où l’on se déplace. à l’est avec Djelfa, Biskra et Msila. A l’ouest avec Laghouat, puis Tindouf et Béchar ou si on poursuit l’escalade vers le nord.
Dans chaque localité, pas seulement wilaya, il y a des trésors dont certains sont cachés à travers les récits des anciens qui sont de véritables bibliothèques.
Le nom de chaque ville sonne comme l’entrée d’une banque de données dans tous les domaines. Prenons seulement le patrimoine immatériel comme la musique pour citer le hawzi à l’annonce de Tlemcen, du chaâbi quand on évoque Alger, le kabyle quand on parle de Tizi Ouzou et le fergani quand le nom de Constantine sort.
Autant dire qu’il faut plusieurs livres pour dénombrer les richesses que l’Algérie détient sur ce plan, lesquelles n’ont pas été explorées comme il le faut.
Mais en parler c’est une invitation au voyage dans toutes ces contrées. Si on s’est attardé sur les deux wilayas du sud, c’est d’abord qu’elles ne bénéficient pas de l’attention nécessaire et ensuite à cause de leur immense patrimoine.
Mais toutes ces dernières méritent la visite. Chacune d’elle peut faire oublier l’autre, comme le dit un proverbe bien de chez nous. Il faut juste du temps et de l’attention pour profiter des merveilles que l’Algérie. Le visiteur qu’il soit local ou étranger est assuré d’une chose : l’hospitalité des habitants qui est en elle-même un atout et une caractéristique. La question qui reste posée, c’est par où commencer ? On peut adopter par exemple le choix de notre touriste qui est l’extrême sud pour nager dans cet océan de beauté et de bonté qui est l’Algérie ou faire le contraire et commencer par le nord ou encore l’est et l’ouest. On est sûr d’une chose. Là où on va on trouve du charme et de la convivialité.

F. D.

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