Seizième édition du festival national de la musique et la chanson oranaises : Un espace de transmission et de reconnaissance

Depuis sa première édition, le FCMO s’affirme comme un espace de valorisation du patrimoine musical local. Il favorise l’émergence de jeunes talents tout en rendant hommage aux légendes du genre. Ce rôle de tremplin artistique se traduit par une ouverture à toute la région ouest du pays et une attention particulière portée aux voix prometteuses. Blaoui El Houari et Ahmed Wahbi; Deux piliers fondateurs de la chanson oranaise. Chaque édition met en lumière des parcours d’artistes qui ont marqué de leur empreinte l’histoire musicale d’Oran. Dès sa création, le festival a honoré Blaoui El Houari, considéré comme le père de la chanson oranaise moderne. Né dans une famille de musiciens, il apprend très tôt à jouer du banjo, de la mandoline et de la kouitra, tout en s’imprégnant du patrimoine universel. Le festival a également salué la mémoire d’Ahmed Wahbi, chanteur et compositeur influent, dont l’admiration pour Mohamed Abdelwahab l’amène à prendre comme nom de scène «Wahbi». Avec Abdelkader El Khaldi, il compose des titres majeurs tels que Aâlech Tloumouni ou Ya Touil Errehla.

Les Meddahate : L’art au féminin comme acte de résistance dans une société en mutation

Parallèlement à la scène masculine, un art féminin a longtemps animé les mariages traditionnels : celui des meddahates. Ces groupes de femmes interprétaient des chants spirituels ou tirés du patrimoine oranais, accompagnés d’instruments traditionnels comme le bendir, le guellal ou le rebab. Leur présence donnait aux noces une dimension poétique et bénie. Les mères et grand-mères veillaient à leur convocation. Mais cette tradition s’est effacée, supplantée par le vacarme des DJs. Pour Cheikh Hamid, artiste engagé dans cette forme musicale depuis 1991, «les jeunes d’aujourd’hui ne respectent plus la parole juste», regrettant que certains aient terni l’image noble des meddahates, indique la même référence.

Panorama des artistes honorés

Au fil des éditions, le festival a rendu hommage à de grandes figures parmi lesquelles, Blaoui El Houari et Ahmed Wahbi en 2008, Benzarga et Ahmed Saber en 2009 ou encore Rahou Boutlélis en 2015. En réunissant anciens et nouveaux talents, le FCMO se positionne comme un levier essentiel de transmission. Il reflète l’âme d’une ville qui, malgré les soubresauts de l’histoire, reste fidèle à sa réputation d’El Bahia, radieuse et résolument vivante. À travers lui, c’est tout un pan de l’identité musicale algérienne qui se célèbre et se projette dans l’avenir.

A. S.

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