Notre immense patrimoine, ou du moins ce qu’il reste de la rapine effrénée des colonisateurs, n’a pas réellement bénéficié d’une restauration sérieuse. On a colmaté, rafistolé et plâtré depuis les années 60. Il y a eu toutefois quelques travaux épars, çà et là, pour sauver le trésor légué par les âges lointains. Si peu fait, tant à faire…
Il y a peu de temps, l’Algérie s’est associée à un organisme turc qui a trouvé accueil et fort engouement sur place pour une série de chantiers de restauration. A l’exemple de la mosquée Ketchaoua et plusieurs autres sites historiques à travers le pays (Oran, Ain Temouchent, Relizane…). Par ailleurs, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, en visite chez nous, a proposé aide et assistance technique pour la restauration de la mosaïque romaine du musée national des antiquités et des arts islamiques qui remonte au Ve siècle de notre ère. Une aubaine pour nos rares pièces anciennes en mal de rafraichissement.
Dans le premier cas, Le Monde (pas celui de Plenel et Beuve-Méry) titrait «L’Algérie en proie à la tentation turque ». Pas un mot pour le second. La France des nostalgiques regrette de ne pas avoir fini son œuvre de la terre brûlée. Ils auraient bien aimé ne laisser derrière eux que cendres et désolation. Et ça feint oublier l’origine de leurs colossales richesses. Donc, restaurons ! Les experts mondiaux de l’histoire, de l’art, de l’architecture ne seront que bienvenus pour sauver ce qu’il reste de nos trésors. Comme pour d’autres volets, tel l’archéologie, ouvrons nos portes, grattons, fouillons, notre riche patrimoine appartient désormais à toute l’Humanité.
Kamel Morsli
