Note de lecture de Meriem Akroun La plume des souvenirs : L'amour dans toute son ampleur

Le recueil de nouvelles La plume des souvenirs de Meriem Akroun paru aux éditons Tira, nous introduit de plain-pied dans l'univers émotionnel et sentimental de l’auteure. Par sa sensibilité à fleur de peau et son empathie, elle narre des histoires matinées d'émotions et de sentiments. Ses trois longues nouvelles témoignent de la résilience, de l'amour et de l’amitié. Elles reflètent des personnages bien ancrés dans la réalité dont la carapace craquèle pour montrer leur vulnérabilité. Souffrant, elles luttent pour leur amour, pour la solidarité familiale et pour l'amitié.
Dans la première nouvelle dont le titre éponyme de l'ouvrage La plume des souvenirs, l'héroïne principale se bat contre ses souvenirs tantôt plaisants, tantôts dé-sagréables.
De cet amour perdu, que reste t-il à Maria ? Sinon le refuge dans l'écriture et les réminiscences de bons moments avec son amoureux. Seule, errant dans sa grande maison de campagne, elle évolue entre de bonnes souvenances et l’accident dramatique de son mari. Elle fait une évocation de sa maison pleine d'amis et des membres des deux familles entre aguapes, joies et rires. Ces évocations parfois réjouissantes, parfois déplaisantes tournent en boucle dans sa tête jusqu'à ce fameux soir où elle attend avec impatience la sortie de l'hôpital après un long coma de son mari. Une belle saga qui focalise sur l’amour, l'affliction et la déréliction.
Comme disait le poète Omar Kayyam dans ses quatrains l'amour qui ne ravage pas n'est pas l'amour.
La seconde nouvelle rappelle que les liens familiaux sont indéfectibles avec sa nouvelle intitulée Survivre au passé. Fatima qui s'est retrouvée dans un centre d'hébergement pour femmes en difficultés suite à une guerre, rêve d'ouvrir une maison d'hôtes pour ce genre de personnes vulnérables. Concrétisant son rêve, dans la foulée de cette ouverture, elle prend sous son aile une jeune résidente du centre par compassion, solidarité et altruisme. Mais la venue d'une dame âgée dans sa maison d'hôte va perturber Fatima par une singulière révélation. Il s'avère que cette jeune fille recueillie et Fatima sont cousines. La troisième histoire au titre insolite Le secret met en scène deux amis d'enfance, Lotfi, professeur es mathématiques et Mohamed, es philosophie, tous deux à l'université de Annaba. La disparition étrange de Nabila l'amoureuse de Lotfi qui est aussi son élève rend cette nouvelle dramatique.
Les soupçons pèsent sur Lotfi, qui par amour, rêve de sa bien- aimée à tel point qu'il croit la voir et l'entendre.. Durant sa disparition Lotfi erre comme un fantôme, abattu et perdu sans sa moitié. Après moult recherches, la famille de Nabila veut procéder à la cérémonie d'enterrement sans corps. Mohamed accompagne Lotfi à Alger pour cette cérémonie. Mais Mohamed garde un lourd secret, Nabila a été retrouvée.
La rencontre entre ces deux amoureux est un moment exceptionnelle pour tous deux. Indubitablement, Lotfi ne pouvait concevoir de vivre sans l'amour de Nabila tout en confirmant cette judicieuse citation de George Sand Il n'est qu'un bonheur au monde, c'est l'amour; tout le reste n’est rien.
Il est à noter que ce recueil de nouvelles reflète l'âme sensible de Meriem Akroun qui prône l’amour, l’amitié, la solidarité et l'altruisme. Des valeurs fondamentales qui donnent à la vie tout son sens. L'auteure comptabilise à son actif un premier recueil de poésie Hymne à la vie en 2006 et son second ouvrage en 2016 Face à la mer.

K. A.

 

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