A l'heure actuelle, dans notre monde délétère empreint d'intolérance et de violence, la notion «du vivre-ensemble» est vue comme une nécessité impérieuse. Aussi, la culture de l'éducation de paix perçue comme un credo s'avère cardinale pour l'appliquer à nos sociétés souvent belliqueuses. Telle est la thématique de la rencontre de jeudi dernier à la Maison diocésaine initiée par le collectif social et solidaire devant une très nombreuse assistance. Pour la promotion à l'éducation de paix, cette rencontre a réuni le cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la Tarika alaouia et initiateur de la journée du Vivre- ensemble en paix, le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger, ainsi que l'avocate Nadia Aït Zaï , et le directeur de la chaire Unesco Emir Abdelkader pour les droits de l'homme, Islam Toualbi Taâlibi, tous deux modérateurs. Dès l'entame de la rencontre, l'avocate Aït Zaï a mis l'accent sur la manière d'appliquer cette notion de culture de paix à nos sociétés.
A cet effet, cheikh Bentounès estime que «l'on peut la transmettre par le biais de la famille et de l'école, d'autant que la résolution de la Journée internationale de la culture de paix a été adoptée à l'unanimité à Paris. De ce fait, des experts ont pris en charge des enfants de 3 et 4 ans ainsi que des scouts en y inscrivant dans leur programmes «la culture du Nous» et en y introduisant la médiation afin d'éviter les conflits et la méditation pour la construction d'un monde meilleur. Faisant référence à l'égalité des droits des femmes ou l'égalité des femmes croyantes, cheikh Bentounès évoque «le Prophète Mohamed qui a essayé de délivrer la femme considérée comme un produit dans la socièté préislamique en lui donnant autorité, tout en signalant que l'égalité des droits des femmes s'applique à toutes les femmes sans distinction», dit il. Cheikh Bentounès a rappelé que dans notre monde de 8 milliards de musulmans, il est certes, ardu de construire une culture de paix. Pour ce faire, la charte signée à Madagascar pour tous les mouvements des scouts en adoptant cette journée du vivre-ensemble incitent tous les pays à introduire cette notion dans le coeur de l'éducation, au regard des 22 millions de scouts dans le monde dont 40 à 45% sont des scouts musulmans et dont l'Indonésie se taille la part du lion avec le plus grand nombre de scouts. «L'Algérie, en 250 000 et c'est par l'éducation que l'on peut évoluer», déclare t-il. Abordant le rôle des femmes, le conférencier souligne que 800 000 femmes occupent des postes de responsabilité en étant médecins, ingénieurs etc..., tout en axant sur leurs rôles déterminant dans l'Histoire du monde. Prenant comme exemple au XIIIe siècle, une femme a écrit un manuscrit du Medheb, il pose la question : «Alors, on a avancé ou reculé ?», dit il. Pour sa part, Islam Toualbi Taâlibi a mis en relief la notion d'intimité avec Dieu et à rappeler si la spiritualité peut éveiller la conscience pour le dialogue inter -religieux. A ce sujet, le cardinal Jean-Paul Vesco qui milite pour le dialogue inter religieux a relaté à ce sujet la nomination du pape Léon. «Lors du conclave pour la nomination du nouveau pape, on étaient 133 cardinaux qui avaient besoin d'unité, et sans se parler, on a choisi, à l'unanimité, le pape Léon, cet homme de coeur dont les premiers mots ont été en faveur de la paix «la paix soit avec vous» et moi, j'ai entendu salam aâlikoum. Pour moi, la résonance était immédiate, c'est un appel à la paix qui trancende les religions et les cultures», précise t-il et d'ajouter «pour le dialogue inter-religieux, à mon avis, c'est un dialogue de vie, (on travaille, prie ensemble pas avec les mêmes mots, mais le même souflle, et cette différence religieuse nous enrichie. On a cette communion spirituelle, car on a le même combat», déclare-t-il. Cette rencontre fort enrichissante a permis de mieux cerner les priorités pour un monde meilleur empreint de paix et de tolérance, tout en délivrant le message d'amour de Dieu .
K. A.
