
Les membres du jury de la sixième édition du grand prix Assia-Djebar du roman ont été installés, jeudi soir, au siège de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP).
Créé en 2015 pour promouvoir la littérature algérienne et lui donner une audience internationale, le grand prix Assia- Djebar a été suspendu durant deux ans à cause de la pandémie de Covid-19. Parmi les nouveautés de cette édition, ce sont les éditeurs qui doivent déposer les romans de leur auteur, parus entre décembre 2019 et avril 2022, avant la date du 14 avril.
«Nous présentons ce soir avec un immense plaisir les membres du jury du grand prix Assia-Djebar du roman, composé de critiques littéraires, écrivains, universitaires et auteurs ayant accepté de se joindre à notre initiative afin de veiller à sa réussite pour la recherche continue de l'excellance», a déclaré Sihem Derardja, P-DG de l'ANEP lors de son allocution d'ouverture. Rappelant que le principal but de cette initiative qui est de contribuer de manière efficace à la valorisation de l'industrie du livre en Algérie, Sihem Derardja a souligné l'importance de la tenue de ce grand prix littéraire qui offre une tribune aux écrivains afin de raviver la concurrence et d'enrichir l'action culturelle nationale. «Cette sixième édition a eu lieu après deux ans d'absence à cause de la pandémie de Covid-19, ce qui va créer plus de dynamisme sur la scène culturelle algérienne. Le prix Assia-Djebar est un champ de créativité et une plateforme adéquate pour faire valoir les grandes capacités de l'Algérie, notamment en matière de littérature et de créativité», a-t-elle noté. Composé par Lamis Saidi, Amina Bellala, Chabha Bengana, Hamid Abdelkader, Abdelwahab Aissaoui, Abdelkrim Ouzeghla, et présidé par Abdelhamid Bouraioui, le jury devrait annoncer une shortlist au début du mois de juin avant l'annonce des lauréats en trois langues, à savoir l'arabe, le tamazight et le français, prévue pour le 30 juin. Une date hautement symbolique, selon Mohamed Balhi, chef du projet du grand prix Assia-Djebar du roman. «Organiser la cérémonie le 30 juin, c'est faire d'une pierre deux coups. D'abord rendre hommage à la défunte écrivaine et académicienne née un 30 juin, mais aussi commémorer le 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie», a-t-il lancé. Avec une dotation d'un million de dinars pour le lauréat en chaque langue, Mohamed Balhi a fait savoir que le grand prix Assia-Djebar du roman travaille selon des normes internationales pour viser l'excellence, mais surtout pour faire en sorte que l'écrivain algérien puisse s'exprimer chez lui selon son propre regard, tout en étant aidé par des entreprises éditoriales locales. «En sus de promouvoir l'industrie du livre en Algérie, l'idéal, c'est que le grand prix Assia-Djebar du roman ait la même intensité et le même rayonnement que le prix Kawabata au Japon, le prix Cervantes en Espagne, et pourquoi pas le prix Nobel de littérature. Pour ce faire, il faut travailler selon des normes internationales pour viser l'excellence, mais surtout pour faire appel à tout ce qui est intéressant en Algérie, car il y a des potentialités extraordinaires», a-t-il ajouté. Récompensant une œuvre de fiction en prose qui se distingue par son originalité ou par son style, le grand prix Assia-Djebar du roman met en accent la quête de l'identité, l'authenticité du terroir, la pluralité linguistique du Maghreb et ses richesses, les voix féminines, le travail sur la mémoire et le patrimoine, les méfaits de la colonisation, le respect des valeurs humaines et l'ouverture sur l'universalité.
Kader Bentounes