Peintre calligraphe, photographe, Ahmed Benallou est décédé un dimanche du mois de mars 2020 à l'âge de 62 ans suite à un accident de la route survenu à Oued Lili, a quelque 25 bornes de la ville de Tiaret.
Né en 1958 à Oued Lili, Ahmed s'investit jeune dans la peinture : il fait ses études secondaires au lycée polyvalent et se consacre entièrement au dessin et à la calligraphie. Il suit une formation de professeur d'éducation artistique à l'ITE d'Oran entre 1983 et 1984, premières promos de professeurs d'éducation artistique, une matière qui sera enseignée et obligatoire au niveau des lycées et CEM l'année qui suit. Benallou rejoint l'ITE (Institut technologique de l'éducation) de Tiaret pour former les futurs enseignants. C'est là où il commence à se forger une réputation, avant d'y fonder le groupe des plasticiens de la ville de Tiaret avec les Chaouch Abdelhak, Kaddour Kebache, et autres. De la salle de classe à l'atelier, de la craie au pinceau, Ahmed cultive sa pratique intime des arts plastiques, notamment avec la peinture. Des motifs simples imprègnent son œuvre : les portraits, les natures mortes, les montagnes, le paysage... Dans ces thèmes souvent réalistes, il introduit un style fantaisiste, une touche de poésie, Il aime dépeindre son monde à lui, avec ses pinceaux il organisait de soirées poétiques... À ce titre-là, son tableau La tête du cheval (1985), marqué par ses couleurs ocre jaunes et sa fantaisie, pourrait presque faire penser à une œuvre de la renaissance italienne. Une toile qu'il a fièrement offerte au défunt Kasdi Merbah, ministre de l'Agriculture, en visite à Tiaret pour inaugurer le 1er salon du cheval, à l'époque où l'actuel président de la République M. Abdelmadjid Tebboune était wali en 1984. Artiste multi-support, il réalise de 1985 à 2020, une dizaine de toiles à l'huile, des aquarelles, des arabesques et des calligraphies pour mosquées. Artiste distingué de talents, ses œuvres ont été exposées lors de différentes expositions mises sur pied à Tiaret ou dans d'autres régions du pays. Fidèle à son village, il ne l’a jamais quitté.
Si Merabet Nour
