
La cinémathèque d’Alger a abrité samedi dernier, la projection en avant-première du court métrage de fiction « Le grand défi » de Walid Bouchebbah, un thriller historique qui raconte le choix décisif d’un groupe d’adolescents durant la guerre de Libération nationale.
Produit par le Centre national de développement du cinéma (CADC), dans le cadre des 11 films historiques commémorant le 60e anniversaire de l’indépendance, le film restitue, 33 minutes durant, la survie et la résistance de la population civile algérienne contre l'acharnement de certains colons.
Ali (campé par Amine Allali), Hamid (Amine Medrouhi) et Zoubir (Ramzi Benlaoubi), vivent sur une grotte au bord de la mer et vivent de la pêche sur un radeau. Surpris par l’irruption d’un groupe de femmes et vieillards fuyant les affres de la guerre, ils les abritent, soignent et leur donnent à manger. Au milieu de la nuit, Ali part à la recherche de sa sœur Zahra (Kahina Adnane) qui travaille comme gouvernante chez une famille de colons dont elle se lie d’amitié avec leur fille Paula (Fatma Guettouche).
Traqués par Nicholas (Idir Benaibouche), neveu fanatique du colon, qui n’hésite pas à tuer froidement Zoubir, salvateur de sa cousine Paula qui s’est jetée à la mer, le réalisateur à véhiculé à travers le personnage de Nicholas, traumatisé par la mort de son frère, la hargne du colonialisme contre les civils innocents.
Préparant une attaque sur la plage afin d’anéantir les villageois, Zohra se sauve avec Paula, et parvient à les prévenir. Le temps de prendre la mer à bord d’embarcations de fortune, un des adolescents prend en otage Paula au prix d’une balle dans la tête.
Bien servi par l’image, le film offre de somptueux paysages naturels notamment de la mer et des forêts sur un tournage réalisé à Oued El Belae (ex-Rocher noir), sur les côtes de Cherchell.
Le casting réussi et les péripéties bouleversantes de l’intrigue ont rempli les cases du thriller avec une nouvelle approche de mettre en exergue l’engagement des adolescents dans la révolution. En présence de l'équipe artistique et technique du film, le réalisateur a expliqué au débat le choix du titre donné pour son deuxième court-métrage.
« Chaque personnage devait prendre un choix capital dans son destin. Sur les dilemmes auxquels chacun a fait face, le plus grand défi était de franchir le pas, même étant petit. Je ne voulais pas porter à l’écran des héros, j’ai opté pour de modestes jeunes dont le rêve était limité, en l'occurrence la survie », note-t-il. Optant pour une approche de l’engagement des adolescents, Walid Bouchebbah dit vouloir raconter une histoire de civils susceptibles de se produire dans chaque région du pays.
Diplômé à l’institut supérieur des métiers des arts, du spectacle et de l’audiovisuel, Walid
Bouchebbah a mis en scène huit spectacles pour le théâtre. Auteur de plusieurs expériences télévisuelles, il prépare un long métrage de fiction.
Kader Bentounes