Par son nouveau ouvrage "Casbah d'el Djazair, un nom, un lieu et un lien générationnel" paru aux éditions Dahleb nous emmène dans une agréable escapade culturelle, une sorte de virée initiatique au sein de la Casbah, lieu creuset e culture, de mémoire collective et d'identité. A travers son expérience personnelle, à partir de son nom patronymique, il nous convit à une belle invitation dans ce quartier mythique. Ce natif de la casbah dont les origines remontent à ses ancêtres, nous faire découvrir tel un guide à travers les dédales de ce quartier populaire la maison paternelle, les innombrables venelles, les escaliers escarpés et pentus et les magnifiques douerettes. Dans ce parcours, l'auteur Mohamed Damerdji redécouvre la rue d'Alexandrie, son lieu de naissance. Il évoque avec moult détails l’architecture, et les édifices importants notamment les superbes et anciennes mosquées et les demeures palatiales de ce quartier légendaire. De ces souvenirs plaisants, Damerdji se remémore la maison de son oncle dont il décrit avec soin et précision wast el dar, bordé de pots de jasmin et de basilic, ainsi que les carreaux de faience et les pièces ornées avec goût autour des galeries bien aménagées. Cet ouvrage comporte de nombreuses photographies des venelles caractérisées par leurs sabats et les maisons traditionnelles avec leurs encorbellements. A l'évidence, la Casbah est une superbe oeuvre d'art auquel, que présente l'auteur par des descriptions, des photographies et des plans. Dans un autre chapitre, on retrouve tout un listing des noms de famille algériens modernes d'origine turque de l’autrice Anna Parzymies. Des plans généraux de la ville d'Alger et de ses faubourgs de 1846 et de 1865 sont mis en relief pour voir la délimitation de cette cité mediteranéenne. En outre, on retrouve des hommages notamment au cheikh Abderrahmane Djilali,(1908-2010)un érudit , professeur d'arabe et d'histoire de l'Algérie et président de la commission du croissant lunaire célèbre par ses émissions religieuses radiophoniques et télévisuelles , ainsi qu'au cheikh Abdelhalim Bensmaia(1866-1933), un monument de savoir et de culture peu connu qui occupa le poste d'Imam à Djemaa Safir puis à Djemaa Djeddid. Il enseigna l'arabe, les sciences religieuses et juridiques à plusieurs générations d’étudiants, etfut nommé professeur émérite de la prestigieuse médersa el Thaalybia destinée à formé le corps des institutions religieuses, les imams, les kadis et les moudares des mosquées. Il reçut le titre de savant précurseur du réformisme. Deux autres hommages au maîtrede la chanson châabi hadj M'Rizek et de la chanson châabi hadj M'Hamed el Anka tout un riche legs musical réceptacle de la casbah. Des photographies du moudjahid Habib Reda témoigne de la célébration rendue à ce grand homme. Pour clore, cet intéressant ouvrage en annexe des croquis de Paul Guion (1938-1940) sont rajoutés en annexe. Ce sont des croquis des ruelles d'Alexandrie, d'Héliopolis, Mont Thabor, des mamelouks, des Sidney-Smith, de Kleber, de Porte-neuve et de l'intérieur de la mosquée Safir. Ce livre permet de connaître un pan civisationnel et culturel de la Casbah, cette Muse qui défie le temps et l'outrage des hommes.
K. A.
