Après une semaine du lancement de la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière, de nombreux pharmaciens se trouvent confrontés au problème de l’indisponibilité du produit. Plusieurs pharmacies ont confirmé mercredi que les quantités reçues sont loin de correspondre aux besoins.
«Cette année, nous n’avons reçu que 10 boîtes épuisées en une journée», a indiqué une pharmacienne installée à la rue Amara à Chéraga, précisant que 18% du quota du vaccin antigrippal a été mis à la disposition des pharmacies et la plus grande partie a été destinée aux structures de santé et aux polycliniques. Elle a précisé avoir passé commande pour l’acquisition du vaccin en septembre dernier, faisant part de l’existence d’une forte demande cette année. «Nous recevons quotidiennement une dizaine de personnes qui viennent demander le vaccin, aussi bien les personnes âgées que les jeunes», a-t-elle fait savoir.
Le manque de vaccins a été relevé dans plusieurs pharmacies d’Alger-Centre, dont certaines confirment avoir reçu des quantités insuffisantes pour satisfaire la demande, alors que d’autres sont toujours en attentes d’être livrées.
Contacté, le président de Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) a dénoncé le comportement de certains grossistes qui pratiquent les ventes conditionnées. «Depuis les premières livraisons du vaccin anti-grippal, nous avons constaté qu’il n’est pas disponible au niveau de toutes les officines et il fait l’objet d’une pratique que nous condamnons», a indiqué Messaoud Belambri, ajoutant que certains pharmaciens arrivent à obtenir leur quota de vaccins alors que d’autres n’ont pas reçu aucune boîte. M. Belambri a souligné le fait qu’il s’agit d’une campagne nationale pour la vaccination contre la grippe saisonnière et que tous les pharmaciens doivent avoir leurs lots pour satisfaire la demande de leur clientèle.
«Nous déplorons l’attitude de certains grossistes qui pratiquent ces ventes conditionnées et nous demandons à ce que l’éthique et la déontologie soit respectées», a-t-il dit. De son côté, la directrice générale de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la santé, le professeur Wahiba Hadjoudj, a tenu à rassurer quant à la disponibilité et en quantités suffisantes du vaccin antigrippal.
Le vaccin intégré dans la nomenclature Chifa au plus tard samedi
«Le lancement officiel de la campagne de vaccination contre la grippe a eu lieu le 3 novembre dernier», a indiqué le Pr Hadjoudj. Elle ajoute que les établissements de santé sont dotés de vaccin destiné au personnel soignant qui constitue une population cible qui doit se prémunir de la grippe, pour ne pas contaminer les malades et pour assurer la continuité de leur travail. Les polycliniques et les établissements publics de santé de proximité ont également reçu des doses destinées au grand public, notamment pour la population vulnérable cible. «Les personnes âgées, les malades chroniques, les femmes enceintes, ainsi que les enfants qui sont atteints de maladies invalidantes ou graves sont concernés par la vaccination et peuvent se faire vacciner gratuitement au niveau de ces structures de santé», a souligné la responsable. Pour ce qui est des officines, elle fera remarquer que le vaccin administré cette année est nouveau, c’est le Tetravalent qui ne figure pas dans la nomenclature Chifa des produits remboursables par la Sécurité sociale. «Le nouveau vaccin antigrippal sera intégré dans la nomenclature Chifa au plus tard samedi», dit-elle. Elle concède qu’au niveau des officines, la première livraison a été timide, parce que le ministère du Travail n’était pas encore prêt pour le remboursement.
«Cette année, nous avons acquis, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, le quadrivalant qui comporte quatre souches», a expliqué le Pr Hadjoudj, ajoutant que le nouveau vaccin coûte plus cher que celui administré habituellement, à savoir le Trivalent qui coûtait environ 635 DA, alors que le prix du vaccin Tétravalent est d’environ 1.350 DA. Le prix a été bien négocié, mais le taux de convertibilité du dinar a augmenté, ce qui explique l’augmentation du prix du vaccin.
Pour assurer le remboursement, elle a indiqué qu’un comité du remboursement des médicaments s’est réuni sous la présidence du ministère du Travail, où «nous avons siégé et nous avons apporté les arguments de comptabilisation de ce nouveau vaccin et la procédure qui permet d’introduire le nouveau vaccin parmi les produits remboursés inscrits dans la nomenclature Chifa demande du temps». «Tout est en train de se mettre en place pour que le vaccin soit remboursé très vite», note la responsable, précisant que le ministre du Travail devrait signer l’arrêté au plus tard samedi. Le Pr Hadjoudj recommande de se faire vacciner au niveau des EPSP et des polycliniques. La quantité de vaccins s’élève à 1,8 million de doses, avec la possibilité d’importer une quantité supplémentaire selon la demande pour atteindre 2,4 millions de doses.
Elle a assuré de la disponibilité en quantités suffisantes de vaccin à partir de la troisième semaine de novembre. «Les citoyens ne doivent pas s’inquiéter. Nous sommes dans les délais. C’est un nouveau produit et nous sommes en train de tout faire pour l’introduire très vite dans la nomenclature Chifa», a rassuré le Pr Hadjoudj qui invite les grossistes à se rapprocher de l’Institut Pasteur pour l’acquisition du vaccin.
Kamelia Hadjib
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CONSTANTINE
Plus de 34.000 doses
La wilaya de Constantine a bénéficié, au titre de la saison 2020-2021, d'un quota de plus de 34.000 doses de vaccin, dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, lancée cette semaine, a-t-on appris mardi auprès du directeur de la santé et de la population (DSP) par intérim, Adil Daâs.
La priorité dans cette campagne sera accordée aux catégories les plus vulnérables de la population, les malades chroniques présentant un risque élevé aux complications de la grippe, les personnes âgées de plus de 65 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité, a précisé à l’APS le même responsable. Des équipes pluridisciplinaires, composées notamment de médecins spécialistes et généralistes et paramédicaux, ont été mobilisées à travers les établissements de santé de diverses communes de la wilaya, hôpitaux, polycliniques, salles de soins et dispensaires, afin de garantir la réussite de cette opération, a-t-on encore ajouté.
Ce quota de vaccins, établi selon les besoins exprimés par les services sanitaires de la wilaya, est destiné également aux personnels du secteur de la santé qui sont concernés chaque année par cette vaccination, a-t-il rappelé, soulignant que cette opération devrait s'étendre sur toutes les saisons automne-hiver, pour permettre à un «nombre maximum de citoyens» de se faire vacciner.
Des quantités parmi ce quota global seront disponibles dans les officines pharmaceutiques et sont remboursables par la sécurité sociale. Des actions de sensibilisation visant à informer les personnes à risque sur la gravité potentielle de la grippe et sur l’importance de la vaccination «comme un moyen sûr et efficace pour prévenir la maladie et les risques de complications», notamment en cette conjoncture exceptionnelle, marquée par la propagation de la pandémie Covid-19, ont été organisées, au cours des mois derniers, pour inciter les citoyens à adhérer à l’opération de vaccination, a conclu la même source.
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Institut Pasteur d’Algérie
Les lots reçus distribués équitablement
Les lots de vaccin antigrippal reçus seront distribués équitablement au fur et à mesure de leur réception du laboratoire fournisseur, a assuré le directeur commercial de l'Institut Pasteur d'Algérie, Dr Abderrezak Soufi. Dans une déclaration à l’APS, le responsable a expliqué que la distribution du vaccin antigrippal à travers toutes les régions du pays se faisait conformément aux directives du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, précisant que «le premier lot mis à disposition par la Direction de la prévention et de la promotion de la santé du ministère a été distribué à quasiment 100%, à l'exception de quelques wilayas». Et d’ajouter que «les représentants de deux de ces wilayas (Centre) ont été convoqués pour recevoir deux lots en même temps». Concernant le deuxième lot de vaccins, Dr Soufi a indiqué que l’Institut «s’apprête à approvisionner 18 wilayas», soulignant que «la distribution se fait en fonction des quantités reçues au fur et à mesure par l’Institut». Quant aux wilayas du grand Sud, le responsable a salué les efforts du ministère de la Défense nationale pour faire parvenir les vaccins à ces wilayas, en l'absence de vols d’Air Algérie. La wilaya de Tamanrasset a reçu deux lots en même temps, celle de Tindouf recevra bientôt son lot, alors que le représentant de Béchar s’est déplacé par route pour réceptionner le lot de la wilaya, a fait savoir Dr Soufi. Par souci d'efficacité, la réception des lots est confiée à un seul représentant par wilaya, lequel est muni des moyens permettant la conservation au froid des vaccins, a-t-il précisé. La distribution du vaccin se fait «progressivement» selon la quantité acquise auprès du laboratoire fournisseur, a expliqué Dr Soufi, appelant à «éviter de semer le trouble» au sein de la société, la campagne étant encore à ses débuts et le nombre de cas atteints du virus est très faible. «La priorité sera accordée aux corps du secteur, aux malades chroniques, aux femmes enceintes et aux corps constitués», a-t-il rassuré, invitant ces catégories à se faire vacciner pour une meilleure protection. S'agissant des officines n'ayant pas bénéficié des quantités habituelles au profit des malades chroniques, l'expert a expliqué cette situation par la réception progressive des lots, réitérant l'attachement de l'Institut à assurer une distribution «équitable» à tous les acteurs sur le terrain. Il a, toutefois, reconnu que le premier lot distribué n'était pas suffisant pour couvrir les besoins. Les officines bénéficieront d'un deuxième lot dans les prochains jours. Pour cette saison, le ministère de la Santé a acquis 1.800.000 doses de vaccin antigrippal.
