La transition numérique est le plus grand défi du décollage économique sans lequel la croissance dans divers secteurs ne peut avoir lieu. Selon le spécialiste en économie, Billal Aouali, la numérisation est susceptible de créer un climat d'affaires attractif qui peut permettre la récupération de milliards en devises transférés, la nouvelle vision de la relance économique exige la numérisation du secteur financier. Le ministère des Finances, qui comprend les différentes directions nécessaires et essentielles pour le secteur économique, à savoir la direction du Trésor public, la direction des impôts, la direction des douanes et la direction des domaines, souffre sur le terrain du manque de coordination entre elles à cause du travail individuel. L'économiste explique que l'absence de la numérisation a mis les investisseurs face à la bureaucratie qu'il qualifie de fatale pour toute croissance ou dynamique économique. Citant le foncier industriel à propos duquel le président de la République a appelé à la numérisation des domaines afin d'accélérer le traitement des dossiers en suspens et de recenser le foncier industriel qui permet de créer de véritables investissements. Dans le même ordre d'idée, l’expert indique que la numérisation du secteur des domaines est nécessaire pour établir des transactions électroniques entre les différentes directions et services des finances. Le manque de transactions électroniques entre ces directions a créé une sorte de confrontation, sachant que la Direction générale des impôts a connu 4.000 plaintes concernant la collecte des taxes sur le foncier industriel en 2020, ce qui a alimenté les doutes sur le manque de transparence.
Billal Aouali souligne que la numérisation des domaines permettra le recensement et l'évaluation des biens de l'État dont les propriétaires ne disposent pas de documents. «Il doit y avoir un réseau électronique entre les différentes directions tels les impôts, les domaines et le secteur de la justice, en raison du nombre d’affaires traitées dans le domaine du foncier». La numérisation est la solution au paiement des impôts car elle établit les règles de transparence qui permettront de mettre fin à l'évasion fiscale. Grâce à la numérisation, il sera possible de payer ses impôts sans se déplacer, à partir de son compte bancaire, loin de toute manipulation administrative.
La numérisation permettra également la circulation de milliards de dinars grâce à la transparence dans les relations avec les investisseurs, ainsi que la déclaration obligatoire du nombre d'entreprises, des bénéfices, des biens et des propriétés. Il est donc impératif que l'administration fiscale ait une relation électronique avec les ministères ayant une relation directe avec la facilitation et la gestion de ces transactions. Le spécialiste insiste, par ailleurs, sur la numérisation du secteur des douanes pour mettre fin au problème de la surfacturation que le président de la République a évoqué a plusieurs occasions. La numérisation apportera de la transparence aux transactions commerciales, notamment en ce qui concerne les données relatives au fabricant ou à l'importateur, la nature des marchandises importées ainsi que les prix de l'achat et de vente en Algérie. Le manque d’informations, notamment sur la partie extérieure, est la raison directe de la surfacturation qui coûte des sommes faramineuses au Trésor public et épuise les réserves de change. «Aujourd'hui, l'Algérie économise 8 milliards de dollars grâce à la lutte contre la surfacturation et la régulation des importations». La numérisation est nécessaire pour donner confiance aux investisseurs et opérateurs économiques et une étape importante pour transformer le climat d'affaires et le rendre plus attractif loin de la bureaucratie et de la lourdeur administrative.
Salima Ettouahria
