
De notre bureau de Tizi Ouzou : Belkacem Adrar
Une organisation stricte pour assurer la préservation de l’écosystème
Le tourisme de montagne est une nouvelle tendance touristique de plus en plus prisée en Algérie, un pays continent qui regorge de nombreuses potentialités touristiques, alternant entre le tourisme saharien, balnéaire, thermal , écologique… L’engouement que suscite cette nouvelle forme de tourisme n’est malheureusement pas suffisamment exploité à sa juste mesure par les responsables du secteur du Tourisme, où des projets devraient être lancés dans le sens d’encourager et de promouvoir ce genre de tourisme, qui est pourtant très en vogue à l’échelle internationale.
Comme beaucoup de wilayas du pays, Tizi-Ouzou dispose de plusieurs sites touristiques tout le long de la majestueuse chaine montagneuse du Djurdjura et de l’emblématique massif forestier de l’Akfadou. Tizi-Ouzou est gâtée par Dame nature.
Malgré cette diversité écologique et paysagère, le tourisme de montagne tarde à décoller, bien qu’un regain d’intérêt soit manifesté à travers l’organisation de randonnées pédestres par des personnes souvent constituées en groupes et des initiatives associatives proposant des sorties en montagne.
Ce regain d’intérêt devrait inciter les responsables du tourisme à reconsidérer leur stratégie de développement du secteur de manière à donner beaucoup plus d’importance aux diverses tendances touristiques, particulièrement le tourisme écologique. Sa promotion passe nécessairement par l’aménagement de sites susceptibles d’accueillir les amoureux des montagnes, la réalisation d’infrastructures d’hébergement avec des matériaux adaptés à la nature du site, la réhabilitation des routes et des voies d’accès aux sites touristiques et d’autres mesures visant aussi bien la promotion touristique que la préservation du riche patrimoine et de la biodiversité dont regorgent les sites appelés à acceuillir des visiteurs.
Pour préserver cette richesse en biodiversité, des campagnes de sensibilisation doivent être continuellement menées en direction des organisateurs de sorties pédestres dans les massifs forestiers de la wilaya, particulièrement les plus sensibles de par la fragilité de leur écosystème. Il faudrait également respecter des circuits de randonnée tracés par les responsables de ces espaces forestiers et montagneux pour parer à la dégradation de ce riche patrimoine d’une part et réduire les risques d’accidents d’autre part.
Accompagnement par des guides de montagnes professionnels
Les responsables du parc national se démènent, avec les moyens mis à leur disposition, pour canaliser les foules d’amoureux de randonnées et de sorties champêtres en mettant à leur disposition une carte des circuits touristiques sécurisés, non sans leur rappeler la nécessité impérative d’être accompagnés par des guides de montagne professionnels et suffisamment renseignés sur les surprises qui pourraient surgir à tout moment de la randonnée.
Dans ce cadre, le Parc national du Djurdjura a identifié 55 sentiers et circuits écotouristiques sur une longueur de 176 km. Sur ce nombre, il existe 22 circuits écotouristiques qui couvrent une distance 121,72 km et sont autorisés (ces circuits sont arrêtés lors d’une rencontre à Tikdja en présence d’accompagnateurs et de groupes des randonneurs), répartis sur l'ensemble des cinq secteurs de conservation, à savoir Tirourda, Tala Rena, Tikjda, Ait Ouban et Tala Guilef. Selon le directeur du parc, Ahmed Dehmouche, ces circuits offrent aux visiteurs la possibilité de contempler les richesses naturelles et culturelles du parc et de pratiquer des actions touristiques dans le respect de la réglementation intérieure en tant que site protégé. Ces seuls circuits autorisés sont publiés sur la page facebook du parc pour les visiteurs afin d’éviter le contact avec certains écosystèmes trop fragiles et qui hébergent des espèces rares ou vulnérables telle la forêt d'Ait Oubane (sentier Tiz N’koulil vers Tirourda) qui présente un écosystème fragile et particulier avec des espèces uniques qui nécessitent une très grande protection (cèdre, érable...). Le PND renferme des potentialités écotouristiques de par ses sites de promenade et d’accueil où les visiteurs pourront pratiquer des actions touristiques écologiques telles que la randonnée sous toutes ces formes (zoologique, botanique, de découvertes et paysagère) ainsi que les sports de montagne (escalade, parachute, parapente, sky), selon le même responsable.
Manque d’agents de terrain
Cette tâche ardue est toutefois difficile à satisfaire face à l’augmentation de la demande de touriste et au vu du manque de moyens matériels et humains qui demeurent insuffisants. « Notre parc souffre d’un manque terrible en termes d’agents de terrain dans la mesure où nous n'avons pas bénéficié de recrutement depuis 5 ans. Plusieurs postes sont gelés à ce jour par le ministère des Finances et les postes de certains agents partis en retraite n'ont pas été remplacés», déplore le premier responsable de ce parc, dont la situation se complique davantage de par son exposition à un nouveau type de public totalement désintéressé des valeurs naturelles et socioculturelles.
B. A.
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Parc national du Djurdjura
Le rendez-vous des amoureux de la montagne
L’absence de pôles touristiques attractifs dans les zones urbaines des deux willayas de Tizi-Ouzou et de Bouira a fait du Parc national du Djurdjura la destination touristique la plus fréquentée des deux régions. Les stations de Tala Guilef (Tizi-Ouzou) et Tikjda (Bouira) sont les plus ciblées par les touristes par rapport à d’autres stations du parc pour des raisons de disponibilité d’infrastructures. A Tizi-Ouzou, beaucoup de sites de montagne sont pris d’assaut, particulièrement en hiver et au printemps, par des milliers de visiteurs férus de beaux paysages et de balades champêtres. Tala Guilef, Tizi-Oujaaboub, Tabbourth El Ainser, le plateau d’Aswel, Tamda Ousserghi, les cols de Tizi NKouilal, Tirourda, Chelata, la verdoyante forêt de Yakouren… sont, entre autres, de merveilleux sites touristiques fortement prisés tout au long de l’année et d’une manière accrue en hiver et printemps, deux saisons durant lesquelles ces sites offrent des paysages d’une extrême beauté. B. A.