Face aux perturbations récurrentes dans l’alimentation en eau potable et aux besoins croissants d’une population en constante augmentation, la wilaya de Tlemcen multiplie les initiatives pour renforcer ses infrastructures hydrauliques. Un programme ambitieux, mêlant projets structurants, investissements massifs et mesures d’urgence, est désormais engagé pour garantir une distribution plus stable, plus équitable et plus durable à travers l’ensemble du territoire. À travers plusieurs communes de la wilaya, les autorités locales, en concertation avec la Direction des ressources en eau, ont dressé une feuille de route claire pour éradiquer les «points noirs» du réseau de distribution, sécuriser l’approvisionnement en zones rurales et urbaines, et moderniser les équipements devenus obsolètes. Le constat est partagé entre les perturbations dans la distribution, les fuites fréquentes et l’irrégularité des dessertes demeurent les principales sources de mécontentement des habitants. Ainsi, dans l’est de la wilaya, les communes de Béni Semail, Aïn Nehala et Sebdou bénéficieront d’un raccordement direct aux installations d’alimentation depuis le site de Chott de l’Ouest, un projet jugé prioritaire tant il devrait améliorer sensiblement la régularité de la distribution et mettre fin à des années de pénuries chroniques. Cette opération, stratégique à l’échelle locale, vise à garantir un accès équitable et continu à l’eau potable pour des milliers de foyers. Dans le même élan, un vaste chantier de modernisation est en cours pour remettre à niveau les réseaux d’adduction et de distribution dans les zones sensibles. De même, un autre projet de réhabilitation de la principale canalisation de captage ainsi que des équipements annexes a été lancé. Doté d’une enveloppe de 800 millions de dinars, il ambitionne d’accroître la capacité de transfert, de sécuriser les infrastructures et de réduire significativement les pertes techniques qui alourdissent le bilan hydraulique de la wilaya. Parallèlement, les grandes agglomérations comme Tlemcen ville, Mansourah, Chetouane, Nedroma, Sebdou et Aïn Youcef font l’objet d’une attention particulière avec le lancement d’un programme de renouvellement complet des réseaux. Pas moins d’un milliard de dinars ont été mobilisés pour remplacer les canalisations vétustes, souvent responsables des interruptions et des fuites récurrentes. Ce projet vise un double objectif : fiabiliser le réseau et accompagner l’urbanisation croissante.
Au-delà des réseaux, les autorités misent aussi sur le renforcement des capacités de stockage pour pallier les déséquilibres saisonniers et anticiper les pics de consommation. De nouveaux réservoirs seront ainsi construits dans les communes de Tlemcen, Remchi, Chetouane, Sebra et Béni Mestar. Ces équipements permettront d’assurer une gestion plus rationnelle des ressources et de mieux répartir l’eau entre les différentes localités.
Un budget de 600 millions de dinars a été alloué à cette opération. Ces réservoirs seront interconnectés via le corridor hydraulique de l’ouest, reliant 14 communes, ce qui offrira une plus grande souplesse dans la distribution et une meilleure capacité d’intervention en cas d’incident. Les entreprises chargées de la réalisation de ces infrastructures ont d’ores et déjà été désignées, avec un calendrier de réalisation resserré. Ces efforts viennent en complément du programme d’urgence déployé en 2024, une réponse concrète aux crises de l’eau qui ont marqué les dernières années. Pas moins de 60 milliards de dinars ont été mobilisés pour des opérations à fort impact : 27 forages réalisés, 27 autres réhabilités, 12 infrastructures de stockage rénovées, et la modernisation de plus de 60 km de réseau dans les zones urbaines de Tlemcen et Nedroma. Ces mesures visent à renforcer le maillage territorial et à sécuriser l’approvisionnement.
A. M.
